Vendredi 28 décembre 1979.

J'ai marché en distribuant Interview, puis j'ai pris un taxi ($ 3), direction 245 Park Avenue pour une réunion avec Bob Denison, histoire de parler investissement. Je suis entré dans l'immeuble, j'ai pris l'ascenseur jusqu'au 27e étage, la porte s'est ouverte, j'ai senti que quelque chose brûlait. Je suis entré dans le bureau de Bob, il courait partout en essayant de trouver si c'était une des machines. La secrétaire est arrivée en courant, elle a dit que l'immeuble était en feu, que nous devions sortir. Bob voulait prendre l'ascenseur, mais j'ai dit non, de prendre les escaliers. L'issue de secours était fermée, exactement comme dans La Tour infernale. Nous avons trouvé une autre sortie qui n'était pas fermée et sommes arrivés aux escaliers. Les gens disaient que le feu était au 35e. Au 26e étage, d'autres gens prenaient l'escalier, au 25e aussi, et au 24e, et, à chaque étage, c'était la même histoire. ça allait de moins en moins vite parce qu'il y avait des quantités de gens qui arrivaient. Personne n'a paniqué pourtant parce que nous savions que le feu était au-dessus de nous. Deux personnes cependant se sont presque évanouies, pourtant. En bas, il y avait des centaines de personnes dans la rue, Bob Denison et moi avons marché jusqu'à la Trattoria pour notre réunion de travail. Je n'arrivais pas à croire que j'étais entré dans l'immeuble, que les gens des ascenseurs m'avaient laissé monter alors qu'ils savaient déjà qu'il y avait un incendie ! Ils devaient le savoir à ce moment ! J'aurais pu monter à l'étage en flammes ! Ces liftiers restent la comme des débiles.
Le patron de la Trattoria est venu nous voir, il m'a dit que j'avais l'habitude de venir là. Que m'était-il arrive ? J'étais trop énervé pour arriver à manger. J'ai pris seulement un café.

Mardi 26 décembre 1979. Vail — New York.

Retour à temps à la maison pour attraper Vincent, au bureau, à 6 heures. Rupert était parti pour Noël, il n'avait pas fait grand-chose. Discussion avec John Reinhold, il a suggéré le Trader's Vic pour parler de l'idée des bijoux. Pris un taxi, j'avais pensé que ça serait plus facile, mais le chauffeur n'avançait pas.
Il disait qu'il était abasourdi de m'avoir, il a manqué un feu et j'ai demandé : « Savez-vous où vous allez ? » Et il a répondu oui, au Plaza sur 59e et 5e, mais il a manqué la 59e et, à la 57e, je lui ai donné 3 dollars et je suis sorti.
John était déjà là, puis Curley est arrivé, il voulait aller au Studio 54 vers minuit, un peu tôt (taxi $ 4). Je me suis inquiété, il disait qu'il y avait une photo de moi avec Steve Rubell sur un canapé, dans le New York. Au Studio 54, Bianca était arrivée avec John Samuels qui avait quitté Harvard pour les fêtes. Il avait l'air vraiment amoureux — il l'emmène au soleil, quelques jours.

Mardi 25 décembre 1979. Vail.

Les Ford serrent la main d'absolument n'importe qui. Betty Ford n'est pas aussi bien que sur les photos d'après son lifting, elle se ressemble. Mais en ce moment elle est blonde. Avant, elle était brune, me semble-t-il. Elle a viré blond paille. D'abord, j'ai cru que c'était Mrs Nixon. Bob voulait vraiment les rencontrer, mais il me poussait dehors, je me faufilais, alors ça ne s'est pas fait.
Distribution de Interview, il y avait vraiment des endroits supTrer pour le faire. Trois personnes m'ont demandé un autographe. Tout le monde me regarde que je porte une parka en loup de Halston.
Nous sommes allés dans un bar qui passe des films de ski, on boit de la bière et on regarde les skieurs. Personne n'est venu prendre notre commande, alors nous n'avons rien bu et seulement regardé les films, puis nous sommes partis. Dîner avec Nan Kempner. J'ai commence à lire Dress Gray, il y a de bons noms qui sonnent vrai — le héros, par exemple, se nomme Ry.

Lundi 24 décembre 1979. Vail.

Aurora avait cuisiné du jambon, de la dinde mais personne n'est venu à notre cocktail. Mercedes Kellog a appelé pour dire qu'elle avait un rhume et les Stark ne sont tout simplement pas venus.

Vendredi 21 decembre 1979. New York — Vail, Colorado

Nous sommes arrivés à Denver à 5 h 30, Catherine s'est soûlée dans l'avion, elle a plaisanté avec une femme qui collectionne les gros bijoux et habite le Ritz Towers. Elle a perdu une bague en argent dans l'avion mais elle s'en moquait parce que ce n'était que de l'argent.
Une espèce de minibus nous attendait pour nous emmener à Vail. Une ravissante fille à casquette rouge a porté nos bagages (pourboire $ 10). Arrivée à la maison de Jed à 7 h 40. L'altitude m'a eu. J'avais de terribles douleurs dans la poitrine, je crois que c'est à cause de mon ancienne blessure. Ça peut aller à Denver parce que c'est plus bas. Quand j'étais à Mexico, un jour, j'ai ressenti la même chose mais moins fort. Toute la maison ressemblait à un gigantesque sauna. C'est celle que Jed a achetée avec Peter et Sandy Brant. Tout en bois, simple et propre. Au premier, les chambres ; le living-room, au troisième.
Nous avons marché en ville jusqu'à un restaurant, le Left Bank (boissons $ 30, dîner $ 200). Fran et Ray Stark étaient là, Bob sait qu'ils sont républicains alors il a raconté des blagues sur Kennedy et les a invités à prendre un verre, lundi. Ray n'en a que pour Paul Morrissey. Paul écrit un scénario pour lui. J'ai signé le livre d'or du restaurant, Betty et Gerald Ford étaient dedans, ainsi que Bob Hope, ensuite nous avons grimpé la côte, c'était horrible, cette marche, je me sentais la tête légère, horrible, vraiment horrible.

Jeudi 20 décembre 1979.

Taxi jusqu'à la 47e Rue ($ 3). Je suis allé au bureau pour la fête de Noël. Puis je suis rentré à la maison me préparer. Parti chez Tom Armstrong sur 72e et Park. Leo Castelli était là avec Iris Love et Robert Rosenblum qui ne comprenait pas pourquoi tout le monde avait écrit des mauvaises critiques sur mon exposition au Whitney. Bobo Le Gendre était la, j'ai été méchant avec elle parce qu'elle est bidon. C'est l'héritière d'une grosse fortune dans le tapis. Hachis parmentier mais j'avais déjà mangé. Puis, j'ai emmené Richard Weisman au UN Plaza. Don Duguay était là, Rod Gilbert est venu sans Judy, il y avait Fred, Whitney Tower, Averill qui revient aux minijupes, elle en portait une de sa mère, avec un trou dedans. Peter Beard était là, avec Cheryl Tiegs, je crois que Duguay s'est excité sur Catherine après avoir vu la photo d'elle, seins nus, dans Exposures. Vitas était là avec le type mignon avec lequel on l'avait photographié à Paris, ainsi que John McEnroe. Quand la soirée a commencé à devenir bien, John Reinhold m'a tiré dans un coin, il est devenu sérieux. Il était dingo, disait que j'étais son meilleur ami, que quand j'appelle il devient fou. Je ne sais pas ce qu'il voulait dire, il est seulement dingo.
Catherine Oxenberg était là avec un tas de filles qui ressemblaient à des hôtesses de l'air, quand les filles sont soûles elles deviennent impossibles. Une limo m'attendait, Catherine et quelques-unes des hôtesses sont montées, nous avons déposé Catherine, j'ai donné un pourboire au chauffeur ($ 40), il a raccompagné tout le monde. J'ai manqué la soirée de Fred Mueller, la soirée de Eleanor Ward, la soirée de Keller Donovan, et la soirée de Rolling Stone.

Mercredi 19 décembre 1979.

L'équipe du « 20/20 » de ABC venait au bureau pour filmer. J'ai travaillé jusqu'à 7h30. Ensuite à la maison, ravalement de façade. Bob a appelé pour dire qu'il était épuisé mais qu'il voulait aller au dîner d'Alice Mason, il estpassé me prendre et nous avons marché jusqu'à la 72e Rue et Lexington. J'étais à côté de Norris Church Mailer. Je lui ai dit que nous souhaitions toujours l'avoir dans Interview, elle a répondu qu'elle avait grossi, qu'elle préférait manger plutôt que rester mince pour poser. Puis, taxi pour El Morocco, Norris, Norman, Bob et moi (taxi $ 5). Une soirée pour les fiançailles de Margaux Hemingway. Je suis tombé sur Jamie Blandford, je me suis disputé avec lui, je ne sais pas pourquoi, ça m'arrive tout le temps, j'espère (rires) que je ne l'ai pas vexé. Mimi Trujillo était là. Elle a été mariée au fils du dictateur, elle est styliste. Victor voit ses trucs puis les décrit à Halston — elle fait le même genre de produits que Halston, mais elle les fait la première.
Millie et Bill Kaiserman étaient là. Je leur ai présenté Norris, mais je crois de manière étrange, il me semble que j'ai dit : « Voici Norris Church, elle veut des vêtements gratuits. » Ils devraient vraiment avoir des gens beaux, portant leurs vêtements gratuitement. Il y avait un tas de jeunes gens drôles, El Morocco fait un retour.

Mardi 18 décembre 1979.

J'avais une limo pour la journée. Passé prendre Paulette pour aller au défilé de Halston. Elle était sidérante dans un manteau de fourrure blanc. Chez Halston, j'étais assis à côté de Martha Graham qui avait vraiment l'air vieille pour la première fois. J'imagine que peut-être, c'est qu'elle est toujours maquillée et pas là. Le Daily News a pris des tas de photos de moi avec Liza. Je lui ai dit que je ne savais pas quoi lui dire à propos de sa fausse couche, elle m'a dit qu'elle était OK.
Déjeuner au bureau pour un photographe, un ami d'Alexander Guest qui allait prendre des photos de Bob puis de moi, pour Penthouse. Une fille nous a maquillés, Bob et moi, avec les yeux au beurre noir et les lèvres éclatées. ça m'avait l'air bien, réel. Ensuite ils nous ont emmenés Avenue C et 4` Rue, dans une école. Tout le quartier avait l'air d'avoir été bombardé. L'école a laissé sortir dix gamins (rires) pour jouer le rôle de mômes qui nous auraient attaqués. Il faisait franchement froid. Un gamin m'a crié : « Ne va pas à trop de parties.» Ils ont dit qu'ils avaient été autorisés à sortir de leur cours de dactylographie. Je ne sais pas exactement quelle sorte d'école c'est — ils avaient aussi des cours de karaté. Les gamins étaient mignons. Nous avons posé avec de vrais graffitis. Je n'arrivais pas à croire qu'une école laisse les enfants sortir pour poser avec des chattes dans Penthouse. Ensuite, j'ai découvert qu'ils n'étaient même pas payés ! J'ai dit au responsable qu'il était horrible de ne pas les payer, il est devenu franchement bizarre mais il a pris leurs noms. Ensuite, nous sommes rentrés au bureau.

Mardi 4 décembre 1979.

Franchement fatigué après huit jours de voyage avec Bob et Fred promouvoir Exposures. La tournée a commencé, très chic, à Washington (quand je me suis assis dans la loge du président Carter au Kennedy Center, mais ça s'est terminé dans le caniveau à Hollywood Boulevard à la librairie B. Dalton's, l'ancien Pickwick Books. Pendant que je dédicaçais, une femme avec une blessure de couteau dans l'estomac est entrée en criant : « Ce n'est pas Andy Warhol ! J'ai couché avec Andy Warhol, il mesure 3 mètres, il ne passe pas par les portes et il ne serait pas dans cette librairie parce qu'il est paranoïaque ! » (rires). Citation exacte ! Chez Neiman-Marcus à Dallas, où ils avaient organisé une superbe réception pour nous, tous les gamins disaient que le livre était « sympa » et « cool ». Tous les Texans sont tellement bien élevés et si pleins de considération. Ils disent des trucs comme : « C'est si gentil de votre part de faire tout ce chemin pour venir jusqu'à nous. » J'aimerais parler comme ça. Je ne mémorise pas ces superbes expressions. Oh ! j'oubliais, un grand type sympa, à Dallas, a même insisté pour nous emmener en boîte. « Je vais vous dire un truc, les gars, vous aurez besoin de protection, l'ambiance est particulièrement gay ! Bien sûr., j'imagine que vous êtes habitués, venant de New York. » Nous avons bien ri, nous l'avons regardé pour être sûrs qu'il ne plaisantait pas, mais ce n'était pas le cas.

Jeudi 1 novembre 1979.

Taxi pour le vernissage de Ronnie ($ 3). J'ai parlé avec Larry Rivers. Son article sur les années 50 fait la cover du New York Magazine. Tous les habitués des sixties étaient là comme René Ricard qui ne dit rien, il ne fait que courir en répétant des trucs. Et Roger Trudeau qui prétend maintenant qu'il est décorateur. Ensuite Fred et moi sommes allés au dîner de l'ambassade d'Allemagne, pour Beuys.
J'étais assis à côté d'une Allemande qui m'avait accosté un peu plus tôt pour me demander un autographe, c'était drôle. Nous sommes arrivés un peu en retard, nous avons manqué le discours. On nous a dit que c'était sur les excréments, comment Beuys sait bien les utiliser.
Nous étions dans les journaux pour le truc de Bobby Zarem, mentionnés abondamment dans les rubriques de Jack Martin, de Liz Smith et de « Suzy ».

Mercredi 31 octobre 1979.

Bobby Zarem avait organisé un déjeuner à 1 heure, pour le livre de photos - Bob et moi avons fini par l'appeler Exposures — au Maxwell's Plum. Je suis resté uptown le matin puis j'ai retrouvé Elizinha Goncalves et Bob au Mayfair House, nous avons marché jusqu'au Maxwell's Plum. Au moment ou nous arrivions, Bobby Zarem a couru vers nous en criant que nous étions en retard, comment nous osions, que les gens allaient partir. En fait, c'était un bon timing d'arriver en retard parce que les gens attendaient pour nous voir. C'etait bourré, nous avons dû nous frayer un chemin. Karen Lerner était là, à filmer le reportage qu'elle fait sur moi à « 20/20 ». Elle avait attaché sur moi un micro invisible, il fallait donc que je fasse attention à ce que je disais. C'était une réception pour la presse, il y avait en gros tous ceux, j'imagine, que Bobby voulait remercier pour des services.
Ils avaient mis de grandes initiales AW en glace, un mètre de haut, mais elles fondaient. Je n'ai rien mangé. On a offert un livre à tout le monde, on en a donné au moins cent. Les serveurs ont volé un tas de livres et, ensuite, m'ont demandé de les dédicacer dans la cuisine, ca m'était égal parce qu'ils étaient sympa.
Catherine posait à Steve Rubell des questions indiscrètes, comme : « Vous voulez dire que vous avez vraiment dérobé de l'argent ? » Mais ça n'avait pas l'air de la déranger. Il dit maintenant qu'il a conclu un accord avec le fisc selon lequel il ira en prison, deux jours par semaine, pour des travaux d'intérêt collectif - apprendre aux gens comment monter des discothèques, sur les bases militaires, pour les soldats. Quelle idée géniale ! La prochaine fois on leur apprendra comment être pédé, et comment se droguer, pas vrai ? Plus tard, nous sommes allés en taxi au Studio 54. Halloween était un gros truc cette année, les gens s'étaient déguisés en voitures avec des costumes à clignotants. Le Studio 54 était superbement décoré. On entrait, il y avait dix portes de chaque côté, il fallait pousser chacune d'elles. Des souris en plastique couraient sous les pieds. Dans une autre pièce, il y avait un trou, on pouvait regarder, on voyait huit nains en train de dîner, on pouvait leur parler. Ils mangeaient des os de poulet. Et dans la pièce d'à côté, il y avait des quantités de gants en plastique, certains étaient des vrais mains. C'était meilleur qu'un vernissage, meilleur qu'une exposition dans une galerie. Il y avait d'autres pièces dans lesquelles je ne suis pas allé. C'était génial ! Bourré, des gens plaqués contre les murs, superbes ! Je ne sais pas d'où ils sortaient.
Esme le top-model était là, avec Allen Finkelstein, mais je ne les aurais pas reconnus si Tommy Pashun, le fleuriste, ne me l'avait pas dit parce qu'ils étaient habillés en juifs hassidim et disaient qu'ils étaient stupéfaits, que tout le monde était méchant avec eux. Un maquilleur d'un des spectacles de Broadway les avait déguisés. Déposé Catherine à 3 heures (taxi $ 3,50).

Mardi 30 octobre 1979.

Je suis tombé sur Juan Hamilton qui devait passer au bureau plus tard. Georgia O'Keeffe et lui sont au Mayfair (taxi $ 3,50). Au moment où j'arrivais au bureau, Joseph Beuys, l'artiste allemand, sortait de la voiture avec ses enfants et Heiner Bastion — à vue de nez huit personnes. Il m'a embrassé sur la bouche, ça m'a énervé. Je ne savais pas de quoi parler avec lui. Heiner Friedrich et Philippa de Menil sont passés. Et Robert Hayes, Sally Kellerman, Barry Diller, Barry McKinley, il n'y avait plus de place pour s'asseoir. Heiner Bastion a dit que je devrais photographier Beuys pour un portrait. Puis j'ai photographié Georgia et Juan au fond. C'est trop pénible d'avoir les gens célèbres au bureau tous en même temps parce que personne n'arrive à comprendre pourquoi les autres sont là ! J'ai travaillé avec Georgia jusqu'à 4 heures. Finalement, ils sont tous partis.
Plus tard je suis allé à un concours hippique au Madison Square Garden. Je suis allé avec un groupe de gens de cheval au Statler Hilton, prendre des œufs brouillés au bacon. J'imagine que c'est ce que les gens de cheval aiment manger. C'était bon. J'ai volé quelques couverts, j'ai ete gêné parce qu'ils sont tombés et que tout le monde l'a vu. C'etait des couverts du Statler qui dataient des années 40 !
Au Studio 54, après ca, je suis tombé sur Steve Rubell qui m'a dit que vendredi, il allait être condamné à deux mois de prison, qu'il venait de faire un accord avec le gouvernement — ils laissaient tomber les poursuites pour drogue plaidait coupable pour fraude fiscale. Il a demandé si nous allions venir le voir

Lundi 29 octobre 1979.

Je dois faire un portrait pour l'exposition au Whitney, nous avons pensé que puisqu'il s'agissait de portraits, je devrais me peindre en travesti. C'est une idée de Fred. Il faut que je fasse venir Gigi pour le maquillage. Ronnie est inquiet parce qu'il a bientôt une expo downtown — il construit des cages, maintenant.

Lundi 22 octobre 1979.

Priscilla Presley est venue au bureau, nous l'avons interviewée. Son fiancé, Michael Edwards, était avec elle, le mannequin. Elle a avoué que pendant toutes ces années avec Elvis, elle n'avait jamais mangé de caviar parce qu'il détestait le poisson, qu'il l'aurait chassée de la maison s'il l'avait vue en manger. Mon Dieu, quelle beauté ! Je me demande tout de même si elle s'est fait refaire le nez. Il avait l'air un peu plus large sur les vieilles photos.

Dimanche 14 octobre 1979.

Je suis allé à la messe, il faisait beau. Ensuite j'ai retrouvé Bob à 5 heures pour aller voir le dalaï-lama à la cathédrale Saint John The Divine, sur la 112e Rue et Broadway. Nous sommes passés prendre Fred et nous sommes partis uptown (taxi $ 6). Le dalaï-lama a fait un discours, c'était franchement ennuyeux, il avait un traducteur mais je ne sais pas pourquoi, parce qu'après il a parlé très bien, en anglais. Il portait une robe orange et rouge. Il y avait une réception au fond, tout le monde se saluait. Bob m'a dit qu'il n'était pas impressionné par le dalaï-lama, qu'il n'était pas aussi bon que le pape.
Ensuite nous sommes partis, nous avons pris un taxi, déposé Bob et avons retrouvé Richard Weisman et Catherine au Madison Square Garden. Ils allaient retirer le numéro de Rod Gilbert, le 7 (taxi $ 7). Catherine devait aller à l'hôpital pour qu'on lui recouse le nerf de l'une de ses mains, elle ne sent toujours rien. Sa mère vient, elle espère qu'elle ne remarquera rien. Seuls ses frères, Valentine et Jasper savent ce qui est arrivé.

Jeudi 11 octobre 1979.

Me suis levé, il pleuvait. De nouveau froid. Quelqu'un est tombé sur Truman à La Nouvelle-Orleans, alors de toute évidence, il n'est pas allé dans le Nebraska. Peut-être qu'il avait simplement besoin d'un peu d'argent — il nous a demandé 6 000 dollars pour aller dans le Nebraska afin d'écrire un article pour Interview et nous les lui avons donnés.
J'ai travaillé toute l'après-midi dans le fond. Fred avait invité Curley à l'exposition de Larry Rivers avec nous à la galerie Marlborough. L'exposition de Larry est une sorte de rétrospective de tout son travail. C'est drôle, c'est comme s'il n'avait plus d'idées et qu'il avait décidé de tout repeindre. Je suis tombé sur Rupert qui m'a dit que les écrans pour les pierres précieuses étaient bien sortis. Au vernissage, un type m'a dit : « Je suis le beau-frère de Larry et je suis propriétaire de l'immeuble où sont vos bureaux », il a ajouté qu'il venait de louer le rez-de-chaussée à une boîte, mais que nous ne devions pas nous inquiéter, que ça n'interférerait pas avec nous parce que ca n'ouvrait pas pendant les heures de bureau. Je lui ai dit : « Merci beaucoup. » N'est-ce pas génial ? Les incendies de la mafia des discothèques ne détruiront l'endroit qu'apres les heures de bureau. N'est-ce pas merveilleux, une boîte comme voisin ?
Après, je suis allé dîner chez les Gilman. J'ai rencontré un avocat qui est à New York pour suivre des cours sur les avantages fiscaux.

Mardi 9 octobre 1979.

Union Square à 12 h 45 pour rencontrer les Newhouse, la mère et le fils, Si et Mitzi. Ils ont apporté des photos du mari qui venait de mourir, elles n'étaient pas bien, alors ils vont en envoyer d'autres pour faire un portrait. Elle voudra peut-être aussi le sien. Il n'y avait personne, Victor a fait le service. C'est une petite femme courte sur pattes, de quatre-vingt-deux ans. J'ai posé des questions au fils sur le magazine Self — il a dit qu'ils contrôlaient tout par ordinateur chaque mois. Comme ça ils savent tout ce qui se passe.
Obligé d'aller a la soirée de Richard Weisman que Catherine avait organisée, pour le gouverneur Brown. Curley était avec moi, Fred l'avait invité. Mauvaise circulation, Castro est en ville (taxi $3,50). Bob Polk était là, il m'a invité à une soirée pour George Bush. Pat Hickey, le joueur de hockey est arrivé avec sa fiancée, il ressemblait à une publicité de cigarettes Tareyton, il a les yeux très noirs. Le gouverneur Brown est arrivé, il a fait un discours que j'ai enregistré, ensuite il a demandé pourquoi je l'avais fait. Tous les gamins lui ont répondu : « Pour rien. Il met seulement des cassettes dans l'appareil. » Il n'a pas dit grand-chose, mais quand on passe son temps à faire des discours, que reste-t-il à dire ?
Stephanie McLuhan est de nouveau avec Bo Polk, mais j'ai remarqué qu'elle a foncé droit sur le gouverneur quand il est arrivé pour l'embrasser, bien qu'elle ne le connaisse pas. Après le discours, elle s'est levée pour poser une question très sérieuse, j'imagine pour montrer qu'elle est intelligente, mais elle est stupide et lui aussi. Il est venu ensuite me serrer la main pour avoir ma voix. Il a dit quelque chose sur l'art, je crois — sur une législation qui donnerait aux artistes des droits d'auteur, quand leurs œuvres sont revendues — mais je n'ai rien compris. Diane von Fürstenberg m'a dit qu'il était devenu tellement maigre qu'il en avait perdu ses « poignées d'amour » et qu'elle les aimait bien. Je voulais que quelqu'un demande : « Est-ce que Jerry est pédé ? » Diane a dit que non, qu'il ne l'était pas, qu'il n'était pas pédé. Judith Hollander et Jed étaient là, ils sont passés en allant a la fête d'anniversaire de Tom Cashin au « 21 ». Je voulais rentrer à la maison, mais Catherine voulait que j'aille chez Elaine avec Rod, Judy Gilbert, Pat Hickey et sa petite amie.
Elaine était assise à une table avec cinq filles et l'une d'elles était, je crois, Candy Bergen, parce que plus tard les gens ont dit que c'était elle, mais elle ne lui ressemblait pas, je l'ai regardée et elle m'a regardée et nous ne nous sommes rien dit. Si c'était elle, elle fait plus vieux. Pat Hickey a raccompagné sa fiancée, puis il est revenu car Catherine avait flirté avec lui toute la soirée. Richard essayait de me faire boire de la Tequila, à 2 heures je suis parti (taxi $ 2).

Dimanche 23 septembre 1979.

Messe puis retour à la maison. Ravalement de façade, Curley est passé me prendre pour aller 42e Rue, à la station de radio WPIX pour le « John Ogel Show ». J'avais invité Walter Steding pour qu'il joue de son violon magique à l'antenne. Il a été bon, ce qu'il a dit pendant l'interview était intelligent. Lou Reed est arrivé en trombe, proclamant combien il était content de nous voir. Lou m'a dit que l'un de ses teckels avait subi une opération du dos. Je lui ai dit de venir au Mudd Club avec nous, plus tard, parce qu'ils faisaient une Nuit Rock Stars mortes, il a répondu qu'il irait déguisé en lui-même, mais je lui ai dit qu'il était encore trop bien pour ca.
Nous nous sommes arrêtés pour diner au One Fifth (taxi $3). Quand nous sommes entrés, Jackie Curtis — il s'habille de nouveau en fille — était au bar. Et qui d'autre ? Taylor Mead qui attendait qui ? Viva! Ils sont tous partis pour le Mudd Club. Bu ($45,14), il était déjà 11 h 30, alors nous sommes aussi allés au Mudd Club (taxi $3). Ils avaient une pièce dans laquelle Janis Joplin se mettait des aiguilles dans le bras, une pièce Paul McCartney — j'imagine à cause de la rumeur, à une époque, sur sa mort. Une pièce avec Mama Cass, qui s'étouffait avec une assiette de sandwichs au jambon devant elle, on pouvait prendre les sandwichs et les manger. Vraiment morbide. Vincent et Don Munroe enregistraient en vidéo.
Viva lisait de la poésie, mais je l'ai manquée, je ne l'ai pas vue. François de Menil était là. L'ex-Mr Viva aussi. Il y avait des filles en noir qui pleuraient et un corbillard garé devant la porte. J'étais vraiment fatigué. Déposé tout le monde (taxi $15).

Mardi 22 septembre 1979.

Bureau. J'ai traversé la rue pour aller acheter au marché des fermiers des trucs pou la cuisine ($8). Interview travaillait.
Thomas Ammann est passé me prendre dans sa limo, nous sommes allés au Nippon pour retrouver tout le monde. Il y avait Wilson Kidde, Billy Kimball - c'est un ami de Wilson qui va à Harvard —, John Reinhold, Robert Hayes, Keller Donovan, le décorateur, Rupert et son nouvel ami — nous étions dix, rien que des garçons, c'était gênant. J'ai entendu un vieux couple à la table d'à côté dire (rires) : « Oh ! ce doit être des collégiens avec leurs préfets », parce que John et moi avions l'air plus vieux et que tous les gamins portaient cravate et veste. Nous nous sommes bien amusés ($300). Puis, nous avons décidé d'aller au Cowboys et après cela au Rounds. Un type là-bas m'a dit qu'il m'avait rencontré dans le Tennessee, il m'a demandé s'il pouvait s'asseoir avec nous pour voir ce que c'était vraiment que New York ($ 105). Joe MacDonald était là, il a dit que le Flamingo rouvrait, nous y sommes allés, le type nous a laissés entrer gratuitement parce que j'avais été juré dans un contours de beauté masculine. Le Flamingo était super parce que tout neuf, à 3h30. Thomas Ammann m'a déposé.

Mardi 20 septembre 1979.

Je devais aller a une projection de ce film, Anti-Clock, que l'ami de Jack Kroll a réalisé. Ils avaient organisé ça juste pour moi, mais je ne voulais pas y aller seul, j'ai invité John Reinhold, Curley et Thomas Ammann parce qu'il s'intéresse aux films d'art et d'essai. Nous sommes allés sur 48e et Broadway (taxi $3). J'avais cinq minutes de retard et le film avait commencé. C'était flou. L'image a été nette seulement quatre fois. C'était un double écran filmé en vidéo et transféré sur film. Il y avait une fille qui se masturbait sous la douche. Ensuite le film donnait l'impression d'être cassé, je ne sais pas si c'était le cas, ou si c'était la fin, aucun de nous n'a osé poser la question, alors nous sommes restés là, dans le noir. Finalement, quand un type est sorti de la cabine de projection avec le film, nous avons su que c'était vraiment terminé. Nous ne savions pas quoi dire, la fille qui le montrait voulait qu'on dise quelque chose, alors finalement j'ai dit : « J'aime bien », elle a été soulagée.

Lundi 17 septembre 1979.

Taxi pour Union Square ($ 4). Déjeuner pour Jack Kroll de Newsweek, j'avais invité deux de ses amis. L'un faisait un film que Jack s'est plu à appeler Anti-Clock, je ne sais pas si la fille était sa petite amie ou si elle faisait les relations publiques. C'est un petit film, un film artistique. Ils m'ont dit : « C'est votre genre de film » (rires), on voit ce que c'est...
Bob m'a dit que s'il s'intéresse à Newsweek, c'est pour qu'ils fassent leur cover sur moi, mais je n'en veux pas. Que vont-ils raconter ? Les journalistes vont ressasser : « Il vit dans le Upper East Side avec des teckels, parfois il sort avec Paulette Goddard. » Peut-être qu'ils penseront comme moi, que c'est très ennuyeux. Il faut faire quelque chose de diffèrent, se marier et avoir des enfants, prendre un peu de drogue, perdre quelques centaines de kilos ou mourir, pour faire un bon article.
Déposé Rupert et Bob ($ 4). Je suis rentré à la maison pour mettre mon smoking. La mère de Robyn, Mrs Amory, m'a invité au bal pour le Cancer. J'ai invité Gael Malkenson. Je suis allé chez Gael, elle portait une robe vert cru. Nous avons pris un verre. Son petit ami est absent. Il travaille pour une société de fromages, il est devenu gros à cause de tous les fromages qu'il ramène à la maison. Taxi pour Lincoln Center ($2,50).
Ils avaient un orchestre et tous les vieux étaient sur la piste a danser le fox-trot. Il y a toujours une femme de soixante-quinze ou quatre-vingts ans qui se lance, qui est la première à vraiment s'agiter. Ces vieilles peaux veulent encore que les hommes aillent au lit avec elles. Elles ressemblent aux femmes du Bonnie and Clyde, ce bar de gouines downtown où à chaque table il y a des femmes qui ont l'air de braves mères de famille.
Les Gilman étaient la. Ce sont maintenant les meilleurs amis de la mère de Robyn, ils ont une maison à côté de la sienne a Tuxedo Park. J'ai demandé a Sondra ce qui était arrivé à Adela Holzer, elle m'a répondu : « Mon cher, vous ne le croirez pas, elle a habité chez moi huit mois, elle va sortir du tribunal en vainqueur. » C'est ça une bonne amie, j'imagine. Mais si c'est une tellement bonne amie, pourquoi l'a-t-elle laissée moisir en prison pendant quatre jours ? Le prix de la loterie était un voyage a Milan. Qui voudrait y aller?
Gael et moi avons passé la nuit à parler du magazine, avec Robyn, nous avons essayé de lui faire dire du mal de Bob, mais elle ne voulait pas parler de son patron. Elle a seulement dit qu'elle allait au fond de la pièce quand il hurlait.

Dimanche 16 septembre 1979.

Fête de Lester Persky pour Yanks au Trader's Vic. Un dîner vraiment intime avec quatorze personnes. Lester est arrivé avec Richard Gere, John Schlesinger est venu et Tommy Dean. Lester a une fine moustache maintenant. Richard Gere m'a demandé comment Lester et moi nous nous étions rencontrés et je lui ai dit que c'était dans le caniveau il y a dix ans. Cette fois, Lester n'a pas apprécié. C'etait mon premier faux pas. Richard Gere a raconté qu'il y a dix ans il était arrivé du New Jersey en bus, qu'il était allé voir notre film, Bike Boy, dans le Village. Qu'à partir de ce moment il avait voulu être acteur. Ça lui a pris onze ans, a-t-il dit. Il est grand et beau. Nous parlions de filles, il a raconté sa rencontre avec la plus belle fille de Rome, Dalila DiLazzaro, a une soirée dans le jardin de Zeffirelli. Je lui ai raconté que c'est nous qui l'avions découverte, que Paul Morrissey l'avait vue dans une publicité pour un savon à la télé italienne et qu'il en avait fait la star de Frankenstein. Ça l'a impressionné. Il va jouer dans une nouvelle pièce, Bent, une pièce anglaise sur les homos dans les camps de concentration. Je lui ai demandé s'il était italien, il a répondu non, qu'il était français et anglais. Steve Rubell est venu plus tard. Quand Steve est normal, il est très distant. Lester a raconté des histoires drôles. Et ensuite j'ai commis une nouvelle gaffe. J'ai dit que c'était tellement amusant d'être ici, personne ne devrait partir. Et Steve était assis juste a côté. Je ne pensais même pas à la fête au 54. Je souhaitais simplement que Lester dépense plus d'argent pour nous recevoir parce qu'il est toujours tellement radin. John Schlesinger fait un discours.

Samedi 15 septembre 1979. New York — Chadds Ford, Pennsylvanie — New York.

Suzie Frankfurt est passée nous prendre dans une limo appartenant à l'un de ses clients. Belle journée. Nous sommes allés directement au Brandywine River Museum, quelqu'un nous a conduits à la maison de Frolic Weymouth. Il y avait une tente qui recouvrait tout l'endroit, une bonne salade de poulet. Toute la crème était là. Lady Bird Johnson, Henry et Shirlee Fonda, des vieilles femmes riches qui ont l'air de bulldogs.
Ensuite nous sommes allés chez Jamie Wyeth qui a passé son temps à donner une interview au WWD. Phyllis était dans la piscine. J'ai parlé avec Shirlee Fonda. Elle m'a dit qu'ils avaient vendu leur maison de l'East Side sur la 79e Rue à David Brenner, mais qu'il s'était désisté au dernier moment. Il a raconté qu'il était trop célèbre pour avoir une maison. Elle a ajouté que si Henry Fonda avait une maison, David Brenner pouvait en faire autant. Elle est très contente parce que maintenant ils louent leur maison 5 000 dollars par mois, qu'ils gagnent plus d'argent comme ça. Quand elle a nettoyé l'appartement, elle a trouvé derrière les étagères pour les livres, une grande croix en or qui vaut au moins 20 000 dollars. Ils vont essayer de trouver à qui elle appartenait. Elle a dit qu'elle n'aurait pas eu la conscience tranquille de la garder. Suzie en mourait d'envie, elle adore les croix en or. Nous sommes chez Frolic pour nous changer. Les filles ont mis leurs robes du soir. Henry Fonda a toutes ses dents ! Il mangeait des pommes vertes ! Je suis sûr que ce sont les siennes parce qu'elles sont un peu noires. Suzie se roulait un joint, c'était gênant. J'ai pris une de ces boissons à la menthe, un mint julep, et je l'ai jeté. Suzie a oublié de donner à manger au chauffeur, c'était horrible.
Au musée, Frolic m'a présenté au gouverneur Scranton, à sa femme et à quelques vieilles femmes. Bu quelques verres, photos, dîner. Maria Schiano et Jed ont changés les cartons pour être à côté l'un de l'autre, ils n'étaient pas contents. J'étais à côté de Nancy Hanks et de la soeur de Henry McIlhenny, Bonnie Wintersteen. Nancy Hanks est à la tête du National Endowment for the Arts. J'imagine que c'est elle qui a nommé Jamie dans son groupe de réflexion, le National Council on the Arts. Bonnie Wintersteen est fascinante et amusante. Elle est grosse, les cheveux gris tirés en arrière. Elle a vendu ses dix tableaux les plus célèbres à des Japonais, il y a quelques années, quand ils partaient à des prix très élevés. Elle a dit qu'elle avait été fatiguée des gens qui arrivaient chez elle pour lui demander à les voir.
J'ai vu un tas de gamins en smoking qui m'ont dit qu'ils m'avaient rencontré, il y a vingt ans, à l'université de Pennsylvanie quand Edie et moi y étions allés pour mon exposition. Nous sommes partis vers 10 h 30, je me suis endormi dans la voiture.

Mardi 11 septembre 1979.

J'ai emmené Marina Schiano au dîner de Charles Evans, j'ai dû marcher jusqu'à l'Armory pour la prendre. Elle était là, à la fête des antiquaires, avec Jed. L'entrée coûtait 35 dollars que j'ai stupidement payés parce que personne ne m'a dit que c'était organisé par le Folk Art Museum dont je suis administrateur. J'ai rencontré le type qui dirige le musée, Bishop, qui pense que ma collection ne vaut rien. Il est stupide. De toute façon, maintenant je déteste les trucs primitifs américains, les trucs peints de couleurs vives, on dirait de la merde — les jouets, les poupées, les manèges et les paniers indiens.
Au dîner de Charles Evans, Bo Polk était là. Il connaissait chacune des filles présentes. Lui et Stephanie McLuhan se sont séparés, mais elle était là également. Bo m'a accusé d'être celui qui l'avait présenté à Barry Landau, en fait il sait bien que je l'avais vraiment mis en garde

Samedi 8 septembre 1979.

Pris la voiture jusqu'à Forest Hills. Bonnes places. Je suis dans les vestiaires. Billie Jean King m'a salué. J'ai regardé jouer Martina Navratilova et Travis Austin, mais je déteste regarder les filles jouer, je déteste la façon dont elles jouent, elles ne jouent pas vraiment bien, je ne supporte pas.
McEnroe et Connors ont joué, ce sont le même genre de personnes, le même type.

Jeudi 6 septembre 1979.

Je me suis levé et David était là — l'ouragan David. J'imagine qu'il a plu toute la nuit, c'est ce qui m'a réveillé en pleine nuit.
Je suis sorti, distribution d' Interview. Dans la rue, je suis tombé sur David Kennerly, le photographe de la Maison-Blanche. Il était en ville pour promouvoir un livre, a-t-il dit. Je ne l'ai pas reconnu tout de suite, finalement il a dit quelque chose sur la Maison-Blanche, ça m'a permis de réaliser qui il était.
J'ai marché un peu, me suis promené dans des endroits inhabituels. L'ouragan n'est jamais vraiment arrivé. Il a cessé de pleuvoir. Quelques arbres du parc étaient tombés, peu nombreux.
Les gros titres, c'est David Kennedy à Harlem en train d'acheter de la drogue. C'est le fou qui a eu une bagarre avec Fred au Xenon. C'était mignon quand il a dit à la police : « Je suis David Kennedy, s'il vous plaît, ne le dites pas à ma famille. Je veux seulement aller a Hyannis. »

Mercredi 5 septembre 1979.

Dehors, ça sentait l'ouragan, temps très frais. Je me suis promené distribuant des Interview — les nouveaux avec Liza — et j'ai pensé à Montauk. Ils ont dit que l'ouragan suivait la route de celui de 1938, l'annee où Montauk a pris une dérouillée. J'ai rencontré Charles Evans, il m'a fait monter dans sa voiture. On a conversé agréablement sur toutes les filles qu'il connaît.
Passé prendre Bob à 7 h 45, nous sommes allés à la salle de projection du Magno pour voir Yanks. J'ai invité Curley, Bob et lui ont adore le film, mais j'ai detesté. C'était un film des années 40 mais si on veut voir un film des années 40, ils passent tout le temps à la télé, avec des gens superbes comme Tyrone Power, pas Richard Gere ! Le film sans guerre, ni bombes.
Après le film nous sommes allés à la présentation de la collection de Claude Montana au Studio 54. C'était la fin. Larissa m'a dit que Claude Montana était un génie, elle m'a demandé si je voulais le rencontrer. J'avais vu la grande photo de lui à l'entrée, 2,50 mètres. Et elle ramène un nain de 1,50 mètres avec une moustache, des vêtements américains, elle dit que c'est lui et qu'il est timide.

Mardi 4 septembre 1979.

Bruno Bischofberger me poursuit encore pour que je lui donne des quantités de photos de mes débuts, pour sa collection. Quand ai-je commencé à prendre des polaroïds ? 1965 ? Bruno veut que je peigne la statue de la Liberté mais je pas encore décidé. J'ai essayé de le faire changer d'avis à ce propos, de l'intéresser à la série « Coeur » sur laquelle je travaille.
Tombé sur Diane von Fürstenberg qui dit qu'elle ne va plus au Studio 54 parce qu'elle pense que c'est mal de donner des noms.

Vendredi 31 août 1979.

Interview est arrivé, Liza en cover, il y a plein de taches d'encre dessus. Je suis déçu parce qu'il n'a pas l'air épais. Seulement quarante pages de pub, le numéro ne faisant que quatre-vingt-huit pages. Et Vogue ce mois-ci est tellement épais qu'on dirait l'annuaire du téléphone.
Je devais voir mon agent, Joan Hyler, chez Elaine pour rencontrer le type qui pourrait me décrocher un petit rôle dans Love Boat (taxi $ 3). Elaine était là, très mince. Il y avait Joan Hyler, Bob Feiden, Steven Gaines et ce type, Tim, de Love Boat. A la table à côté, il y avait Jerzy Kosinski et sa fiancée Kiki, avec un gamin polonais, un assistant cameraman qui venait de passer à l'Ouest, il était ébahi. C'était son premier jour à New York, et il me rencontrait, moi. Il avait lu Philosophy en Pologne. En fait, il n'était pas encore vraiment passé a l'Ouest. On ne peut pas le faire un jour férié, si bien qu'il devait attendre jusqu'à mardi.
Ensuite nous sommes allés au Studio 54, Mark nous a laissés rentrer, j'ai fait danser Curley avec Tim pour lui donner du bon temps. Nous sommes restés jusqu'à 5 heures puis j'ai emmené les gamins dans un coffee shop, nous avons pris le thé ($ 15). Ensuite un taxi. Steve Rubell était au Studio 54, sobre, il a demandé si ce que faisait Barry Landau n'était pas super, j'ai oublié un instant que Barry faisait ça pour Steve, alors j'ai commencé à dire que c'était horrible, mais je me suis repris. C'est le contrat de Steve avec le gouvernement — s'il leur donne des noms il aura un meilleur verdict. Alors Barry l'aide à trouver des noms.

Mercredi 29 août 1979.

Levé, taxi pour Union Square ($ 3,50). Marché jusqu'au bureau. Fred avait les journaux, nous lisions l'histoire du Studio 54, nous nous amusions bien quand le téléphone a sonné. C'était le FBI. Nous avons cessé de rire. Je ne voulais pas prendre l'appel, j'ai fait répondre par Fred. Ils viennent me voir lundi. Ensuite Halston a appelé, il a dit que le FBI sortait de chez lui, mais qu'il ne voulait pas dire au téléphone ce qui s'était passé. C'est drôle qu'ils perdent leur temps avec ce truc. Ils n'ont plus de liste des Dix Ennemis publics ? Ils essaient de trouver Barry Landau alors que tout le monde essaie justement de ne pas le trouver!
Rupert et moi avons travaillé à la série des Dix Juifs les plus célèbres. Je ne suis pas encore sûr de qui est dedans. Sarah Bernhardt. Peut-être Woody Allen. Charlie Chaplin. Freud. Modigliani, Martin Buber. Qui est Martin Buber. Les Guggenheim. Oh ! j'oubliais Einstein. Gertrude Stein. Kafka (photos pour la recherche $ 2,20). Je crois qu'ils avaient pensé à Bob Dylan mais j'ai lu qu'il était devenu chrétien.

Mardi 28 août 1979.

En première page du Post, il y avait une grande photo de Barry Landau disant qu'il avait vu Hamilton Jordan au Studio 54 demander où il pourrait bien trouver de la coke.

Lundi 27 août 1979.

Pas de déjeuner, j'avais décidé d'être un bon garçon et de ne pas manger. Mais Fred voulait essayer le nouveau truc de la publicité McDonald — le sandwich au boeuf et à l'oignon. Un goût de carton, des morceaux, comme si c'était prémâché. Les oignons étaient la seule chose mangeable. Ils étaient vrais ! C'etait bizarre, de vrais oignons et tout le reste artificiel. La sauce était bonne mais vraiment sucrée.
Il y a eu un grand éclair dans l'après-midi.

Dimanche 26 août 1979.

Barry Landau a appelé, pour dire que le New York Times était venu chez lui pour lui demander s'il avait vu Hamilton Jordan dans le sous-sol du Studio 54. Et il a répondu qu'il avait dit oui, qu'il ne pouvait pas mentir. Je suis allé à l'église.

Mardi 21 août 1979.

Travail jusqu'à 7 h 30 (taxi $ 4). Retour à la maison, quelques dessins. Pas une seule personne n'a appelé. J'imagine que tout le monde est en vacances.

Lundi 20 août 1979.

Taxi jusqu'à Irving Place, descendu à Gramercy Park ($ 1,50). J'ai vu un écureuil qui mangeait une noisette. 65 Irving, de Antonio et sa femme étaient déjà là. Nous lui avons demandé d'écrire pour Interview, il va chercher quelqu'un à interviewer.
Pendant le déjeuner, les propriétaires 65 Irving interviewaient des nouveaux serveurs dans un coin. Fin du déjeuner vers 4 heures et quart ($ 67).
Tombé sur Barry Friedman dans la rue et il m'a snobé, je ne sais pas pourquoi. Il était avec une fille et drogué peut-être ou ailleurs ou..., je ne sais pas.

Vendredi 17 août 1979.

Je suis allé dans l'immeuble Gulf + Western, à une réunion avec Paramount Pictures pour faire l'affiche de The Serial. Je n'avais pas réalisé que ce serait une réunion aussi importante. J'avais un quart d'heure de retard, il y avait vingt personnes. Fred était la, avec la gueule de bois, complètement malade, d'aucune aide. Le type — il s'appelle Cohen avec un « K », Kohen — a montré la fenêtre du doigt. Il avait un bureau en angle, il a dit : « Il faut que vous fassiez du bon travail pour que je puisse garder ce bureau. » Il disait tout le temps : « Je le saurai quand je le verrai. » C'était très vieux jeu.
Après la réunion, Fred et moi avons beaucoup marché parce qu'il se sentait mal. Nous avons pensé que ce n'était pas un projet intéressant, alors il leur demandera un prix vraiment élevé, s'ils disent OK, je le ferai. Lu dans le Post que Truman a perdu le premier round de la bataille juridique avec Gore Vidal, le procès pour 1 million de dollars. Le juge a décidé de ne pas le rejeter.

Dimanche 12 août 1979.

J'ai pris avec moi le manuscrit de Popism pour le lire, si bien que j'ai travaillé toute la journée, ensuite j'ai appelé P. H. pour en parler. Église, quelques minutes. Le temps était horrible. Il pleuvait des cordes.

Mercredi 8 août 1979.

Le commissaire Geldzahler a appelé pour dire qu'il était ennuyé car Raymond quittait New York. Fred a apporté les photos de Liza, elles étaient horribles, elles étaient claires et nettes mais Liza n'est pas grosse et ces photos la grossissaient, on aurait dit un travesti. Les expressions du visage étaient mauvaises. Richard Bernstein va devoir faire un vrai travail créatif sur les photos pour la cover de Interview.
Taxi pour le Studio 54 ($4). Steve était à la porte. Il a dit que Valerie et Robin Williams étaient a l'intérieur et il m'a conduit jusqu'à eux. Il y a eu des articles dans les journaux selon lesquels ils divorçaient, mais Valerie dit que n'est pas vrai. Cheryl Tiegs est arrivée avec Peter Beard, j'imagine qu'elle voulait être en photo avec Robin mais Valerie a refusé. Valerie est très dure, c'est elle qui gère tout ça. Puis elle s'est tournée vers moi pour me demander si c'était bien d'être dure, s'il fallait l'être. Elle dit que Robin était invité à File Island pour le week-end, mais qu'elle ne voulait pas qu'il y aille. Elle a ajoutée. « ça serait trop fatigant pour nous deux. » J'ai pense qu'elle avait peut-être peur qu'il soit pédé. Elle a dit qu'elle préférait qu'ils aillent à Nantucket, peut-être.
Je lui ai presenté un serveur mignon appelé Robert qui ne travaillait pas, elle semblait en pincer pour lui. Ils ont dansé mais elle est devenue nerveuse - peut-être qu'elle voulait juste rendre Robin jaloux, un petit moment. Il portait encore les vêtements que nous avions achetés dans le Village. Il a un corps vraiment drôle.
Steve fumait un joint, quand la personne qui lui avait passé l'a réclamé, Steve s'est mis a crier.

Mardi 7 août 1979.

Travail jusqu'à 7 h 30. Halston avait organisé une fête d'anniversaire pour moi. Il savait que mon anniversaire était la veille, j'imagine qu'il ne voulait pas le fêter un lundi. C'était sympa, juste pour les gamins du bureau. Truman était là. D. D. Ryan lui a dit qu'elle avait aime l'interview des frères siamois qu'il avait faite il y a sept ou huit ans, et qui était la réplique exacte de celle de Interview de ce mois-ci. Il était bien embarrassé. Au début, il a nié, puis plus tard il l'a admis.
Ronnie est venue avec une fille habillée en infirmière qui est serveuse au Mudd Club. Puis est arrive le gâteau d'anniversaire, un énorme cookie, ça avait l'air d'un gros tas de merde, c'était marrant.
Halston ne m'a pas offert de cadeaux chers comme l'année dernière. J'imagine qu'il a décidé que c'était trop de travail de faire ça tous les ans. Il a rompu la tradition, et m'a donné vingt boîtes. L'une avec des patins à roulettes, une autre, un casque, une autre, une radio, et puis des écouteurs, des protège-genoux, des gants et le manuel Comment patiner. Victor avait ses patins, alors nous sommes sortis patiner devant la maison. C'était amusant. Jane Holzer et Bob Denison sont venus tard. Puis nous avons appelé des limos pour aller au Studio 54. Oh, j'oubliais, Steve m'a fait un beau cadeau : un rouleau de 5 000 billets pour des boissons gratuites qu'il venait de faire imprimer pour la nouvelle saison.

Lundi 6 août 1979.

Mon anniversaire. Quand je suis arrivé au bureau, j'ai tout de suite coupé le gâteau pour ne pas avoir à le faire devant tout le monde. Il était affreux. Brigid l'avait commandé à la femme du New Jersey. Je lui avais dit de vérifier que ce serait bien un gâteau de mariage. Il avait trois étages. Et finalement ce n'était pas suffisant. Les gens sont entrés et sortis toute la journée pour manger du gâteau. D'habitude je passe mon anniversaire sous silence et j'ordonne à tout le monde de ne pas en parler. Mais cette année j'étais dans une humeur de fête, je n'avais pas envie de me réprimer. J'ai organisé cette fête, et j'ai invité les gens.
Jackie Curtis m'a appelé. Mary Woronov aussi, Suzie Frankfurt est venue, de Antonio est passé, il avait l'air amaigri.
Honey Berlin a appelé, chaque fois qu'elle découvre que je suis Lion, elle est surprise. Madeline Netter est passée, elle était adorable, drôle et s'est proposé de m'aider à nettoyer, ensuite nous sommes allés au 65 Irving. Fabrizzi nous a offert un verre pour mon anniversaire. Taxi pour Brooklyn ($ 5), nous avons pris des steaks sous le Williamsburgh Bridge, chez Peter Luger. Rentré de bonne heure.

Samedi 4 août 1979.

Passé prendre Rupert à son appartement sur White Street. Rupert essaie d'acheter l'immeuble dans lequel il a son loft. En réalité, ce sont deux immeubles — celui où il est et celui juste à côté. J'imagine que Rupert a plein d'argent sinon il ne chercherait pas à acheter. Sa mère est de Palm Beach, elle ressemble exactement à une mère. Une fois, Rupert s'était déguisé pour une fête : il lui ressemblait parfaitement. Rupert Jason Smith.
Je suis sorti acheter du fromage et des bonbons pour mon anniversaire lundi, je suis remonté, j'ai travaillé avec Rupert pendant quatre heures. Ensuite nous avons pris un taxi pour Christopher Street ($ 2) et nous nous sommes baladés pour voir ce qu'il y avait de nouveau.

Jeudi 2 août 1979.

J'ai envoyé Rupert à UPI chercher des photos pour la série des Juifs célèbres.
A la maison j'ai commencé à regarder Brève Rencontre, au début j'ai trouvé ça vraiment bien, ensuite j'ai pensé que c'était l'histoire stupide d'une femme qui se crée un problème alors qu'elle est heureuse en ménage. C'etait idiot, j'ai détesté. Lisa Rance a appelé pour me demander si je l'avais regardé, pour que je lui dise que c'était merveilleux, je lui ai dit d'aller se faire voir et je lui ai raccroché au nez.

Mercredi 1er août 1979.

John Reinhold m'a offert, en avance, une loupe en platine comme cadeau d'anniversaire. Mais je n'ai pas pu lui dire qu'il avait fait graver la mauvaise date - au lieu de 6/8/79, 5/8. L'année dernière, il avait la bonne date.

Mardi 31 juillet 1979.

Ron Feldman a ajouté le nom de Harry Guggenheim à la liste des Juifs célèbres qu'il veut pour la série. Nous avons parlé de Woody Allen et Charlie Chaplin, mais on n'était pas sûrs que Chaplin soit vraiment juif.
Je suis rentré à la maison et j'ai marché pour retrouver John Fairchild Jr. au Relais. Ralph Lauren était là.
John a maintenant une petite amie plus âgée. Robyn Geddes aussi. Des filles de quarante ans qui les font bosser (diner $ 190).

Lundi 30 juillet 1979.

Levé de bonne heure pour regarder le « Today Show ». C'était super, tellement bon de revoir de la bonne télé américaine. Ensuite je me suis promené en distribuant Interview, et c'était super de refaire ça. J'ai marché dans Midtown, je suis remonté vers le Pierre où la North American Watch Company avait invité Ronald Reagan a parler, à l'heure du déjeuner. Je devais y retrouver Vincent. Je croyais que j'étais en avance, je me suis arrêté chez Tiffany's. Je pensais qu'il y aurait d'abord un cocktail pendant une heure que ça commencerait à 13 heures. En fait, ça a commencé tout de suite. Quand je suis arrivé à 12 h 55, Vincent faisait les cent pas, nous sommes entrés. Barbara Sullivan de la société horlogère était adorable, elle m'a présenté à Ronald Reagan comme « Andy Warhol, l'artiste ». Les photographes étaient derrière nous, ils n'ont pris aucune photo. Juste à côté de Ronald Reagan il y avait Henry Platt, le président de Tiffany's. Je lui ai dit que j'étais en retard parce que j'avais fait du shopping chez Tiffany's. Il a adoré. Comme j'étais au régime je n'ai pris qu'un steak. Art Buchwald a fait un discours, il est vraiment drôle, il devrait passer à la télé. Puis Ronald Reagan a parlé. Les républicains vont jouer finement, laisser les démocrates s'entredéchirer, Ted Kennedy prendra probablement le dessus. Ronald Reagan est absolument super s'il a vraiment soixante-neuf ans. Il a qualifié le gouverneur Jerry Brown d' « inconsistant ». Qu'est-ce que ça veut dire? On l'a fait sortir de la scène, il ne s'est pas mélangé aux gens. Je trouve ça terrible.
J'ai travaillé jusqu'à 7 h 30 environ et j'ai déposé Rupert ($4). J'ai appelé Barbara Allen pour lui demander si elle voulait bien sortir avec moi. Elle était libre. 8 h 30, nous avons pris un taxi pour Le Club ($4). Quand nous sommes arrivés, Vitas n'était pas très heureux. Il est distant depuis l'article de Interview, à cause de la photo de lui, torse nu, les bras autour d'un type.
Barbara portait les pyjamas de quelqu'un, mais ça lui allait bien. Elle déménage pour la Californie, a-t-elle dit. Elle m'a montré un collier de Cartier, en or, que Bill Paley lui a offert. Elle prétend que tous les types comme Gianni Agnelli ou Bill Paley sont amoureux d'elle.
Oh ! j'oubliais : il y a énormément d'Arabes à Londres ! Si seulement je pouvais avoir des portraits d'Arabes à faire. Ils ne sont pas encore arrivés en Amérique mais ils sont partout en Angleterre. Et ils sont pourris d'argent - si seulement on pouvait se lancer la-dedans !

Dimanche 29 juillet 1979.

Et qu'est ce que Jean Stein a fait ? Elle a appelé ma famille en Pennsylvanie, elle voulait aller les interviewer pour son livre sur Edie - elle leur a dit qu'elle faisait « un livre sur les années 60 ». Quel culot !
J'ai parlé avec Henry Post. Sa jambe est toujours dans le plâtre mais la compagnie d'assurance lui a fourni une infirmière pour écrire à sa place, ils font ça. Nous avons parlé de John Berendt licencié du New York Magazine - Henry a dit qu'il l'avait vu venir parce qu'ils avaient engagé une fille trois semaines avant. Henry dit qu'il y a une liste des gens qui ont acheté de la drogue au Studio 54, c'est ce que le juge d'instruction est en train de suivre.
Curley a appelé. Il voulait aller dîner mais j'étais encore trop fatigué.

Vendredi 27 juillet 1979. Paris - New York.

A peine couché à 6 heures, qu'à 7h30 Halston frappait à ma porte. Il déteste être loin de New York, il voulait rentrer. C'était l'horreur de se lever. Et l'hôtel était tellement beau, avec ses géraniums aux fenêtres et ses stores rouges. Steve, non plus, ne voulait pas se lever mais après une demi-heure de palabres, il s'est levé. Nous devions nous asseoir pour prendre le petit-déjeuner, c'était une vraie torture. Victor avait sa propre chambre qu'il avait obtenue après force gesticulations, il était de mauvaise humeur.
Halston aime vraiment crier. Quand il paie, i lest grand seigneur et il crie. Il dit à tout le monde que le service est nul pour le prix, quand il paie il vous le fait sentir ... Bon, il ets comme moi mais en pire. Il vous assène qu'il doit rentrer à New York se tuer au travail pour gagner de l'argent pour que vous puissiez le dépenser. Mon Dieu, il vous met mal à l'aise ! Mais c'est vrai que c'est incroyable ce que coûtent les hôtels de nos jours.
Finalement Victor et les autres étaient en voiture. Nous sommes arrivés au Concorde à temps, Steve n'a même pas donné de pourboire au chauffeur qui n'avait même pas dormi - il avait passé la nuit dehors avec nous, alors je lui ai donné un billet de 50.
Dès que nous sommes montés dans l'avion, tout le monde s'est endormi. L'hôtesse a réveillé Halston, il a hurlé qu'elle ferait bien de ne pas recommencer.
Je voulais garder les couverts du Concorde et réveiller Victor pour lui demander de commander à manger pour que je puisse en avoir d'autres - j'essaie de constituer un service de douze pièces - mais je ne l'ai pas réveillé, je n'ai eu qu'un jeu. Vol calme. Douane. Le type de la douane avait été chauffeur de taxi, il m'avait pris une fois, alors il m'a fait passer en vitesse.
Maison puis bureau. Le prix des taxis a augmenté ($ 4). Journée chaude qund je suis arrivé au bureau, personne ne travaillait. Brigid attendait qu'une pâtissière du New Jersey livre un gâteau pour l'anniversaire de sa mère. Elle allait l'emporter à la campagne.
David Whitney a appelé pour dire d'emporter certains portraits à Pairs. J'ai appelé Fred, mais je ne suis pas arrivé à le joindre. Travail avec Rupert jusqu'à 7h30. Lu mon courrier.

Jeudi 26 juillet 1979. Londres - Paris.

Debout de bonne heure - pour faire les valises, rassembler tout le monde. Halston a pris la tête des opérations, Steve ne savait pas à qui donner un pourboire, il ne sait pas faire, il est peu généreux - il est vraiment radin. Il sait exactement le prix des choses mais il ne peut pas donner - il veut thésauriser je pense. Je ne comprends pas ça. Après avoir payé la note, Halston s'est mis à crier que l'hôtel était sale et laid, comment pouvaient-ils penser qu'un hôtel pourrait continuer à marcher avec un aussi mauvais service. Je lui ai demandé comment il pouvait faire ça, il a répondu : « C'est ça qu'il faut, les déstabiliser et prétendre qu'on est riche, très riche. » Il n'arrêtait pas de crier contre l'hôtel et personne ne voulait donner de pourboire. Nous avons filé discrètement, nous ne reviendrons jamais ! Un trou ! 2600 dollars pour deux personnes dans deux misérables chambres sans même avoir commandé quoi que ce soit !
Nous sommes arrivés à l'aéroport à l'heure. Le Savoy a un type sympa qui vous attend pour enregistrer vos bagages. Je lui ai donné 15 dollars.
Nous sommes arrivés à Paris quarante minutes plus tard. Victor avait oublié son visa alors il s'est fait coincé à la douane. Nous l'avons attendu. Steve a demandé : « N'est-ce pas Jerry Hall ? » Elle arrivait juste de Dallas, du tournage du film avec John Travolta. C'était l'anniversaire de Mick dans quelques jours, elle allait l'emmener dans un restaurant chic.Finalement Victor est sorti de la douane. Une limo nous attendait (bagages $ 5). Hôtel Plaza-Athenée. Temps superbe. Très belle suite, la meilleure. Halston ne voulait aller à Paris que pour acheter à son chien un truc de chez Vuitton, une valise pour Linda.
Victor s'est disputé avec le chauffeur. Il a hurlé, est sorti en disant qu'il ne nous reverrait jamais.
Halston était drôle à s'acheter ses chaussures chez Hermès. Il dit qu'il ne fait jamais de courses, et c'est vrai - il n'a pas le temps.
Limo jusqu'au Club Sept. Victor m'a appelé là-bas pour me dire qu'il était calme et viendrait déjeuner. Il est venu habillé normalement.
Ensuite limo jusqu'au Palace. Halston avait appelé en avance pour dire « Mr. Steve Rubell du Studio 54 viendra dans votre club, ce soir - bien sûr vous le laisserez lui et sa bande entrer gratuitement. » J'ai fait rentrer le chauffeur avec nous car j'étais gêné à cause de la bagarre avec Victor. Victor a convaincu l'un des garçons de lui prêter sa tenue, il passait partout pour prendre les commandes.

Mercredi 25 juillet 1979. Londres.

Halston a appelé pour dire qu'il voulait aller a la boutique d'une femme horrible pour voir des bijoux. Il est très grand seigneur, j'étais sûr qu'il allait en acheter pour 50 000 dollars, mais il faisait semblant. Victor mettait les bijoux dans sa bouche et dans son cul, je prenais des photos. Il s'est couché sur le sol, quand il a vu que la caméra de surveillance électronique le regardait, il a demandé ce qu'était « ce rubis dans le ciel ». Halston a demandé un rabais, quand ils ne lui ont proposé que 5 p. 100, il a été choqué. Ils avaient probablement des micros, ont écouté tout ce qu'on disait quand ils n'étaient pas là.

Lundi 23 juillet 1979. Londres.

Magasins punk avec Victor et Catherine. L'un d'entre eux s'appelait Seditionaries. Nous avons acheté des chemises faites d'emblèmes nazis qu'on noue autour de soi. Et un t-shirt avec deux queues en train de pisser sur une photo de Marilyn Monroe prononçant le mot « pisse ». Catherine connaissait un petit restaurant italien ou sa famille va le dimanche. Bon déjeuner italien ($100). Après ça, nous avons acheté des fleurs pour la mère de Catherine ($ 20). Elle nous a emmenés voir le manoir de son beau-père sur Cheyne Walk. Whistler a habité là un temps.
Victor et moi sommes rentrés à l'hôtel (taxi $ 7). C'était la première de Martha Graham à Covent Garden. Nous nous sommes tous préparés, nous nous sommes retrouvés dans la chambre de Halston — John Bowles-Lyon, le Dr Giller, moi, Randy, Steve, Victor — Fred est parti avec Sabrina Guinness. Liza est partie avant nous. Nous avions tous des premiers rangs, au balcon. Ils ont fait trois ballets et ensuite Liza est venue pour The Owl and the Pussycat. Martha a fait un long discours d'une demi-heure. Ils portaient tous des tenues de Halston superbes. Lynn Wyatt était placée à côté de Fred, mais elle est allée se mettre à côté de John Bowles-Lyon. Dans les coulisses, on est allés dire bonjour à Liza et Martha, puis petit cocktail dans un bar de Covent Garden. Covent Garden est superbe, on dirait le vieux Met. Nous avons marché jusqu'au Savoy, Halston donnait une réception privée. Nous étions en haut, nous n'avions pas compris que la fête était en haut, et en bas. La soirée en bas était pour la princesse Margaret Halston, Liza et toute la bande. Quand nous avons finalement réalisé que nous étions en train de passer à côté, nous sommes descendus. Halston était nerveux mais la fête était formidable. Très bon moment.
Victor voulait que je rencontre la princesse Margaret, je ne voulais pas mais j'ai pris deux photos. Victor a fait deux photos de la princesse Margaret et de Roddy Llewellyn. Ils ne voulaient pas qu'on les voie ensemble, ils voulaient saisir la pellicule mais Fred a dit de ne pas le faire, que Victor était avec Halston.
J'ai quitté la fête a 4 heures pour monter dans la chambre de Liza. Elle portait une robe transparente, très belle, en toile, avec les cheveux peignés en arrière comme sa mère. Elle les porte ainsi dans The Owl and the Pussycat. C'était une perruque mais j'étais incapable de le deviner.
Halston et moi avons quitté la chambre de Liza, et commencé à prendre les chaussures de tout le monde devant les portes et à les déplacer. La chose la plus amusante que j'ai faite de ma vie. Ensuite au lit, j'ai lu encore un peu du livre Martha Mitchell.

Dimanche 22 juillet 1979. Londres.

Hier soir j'ai parlé avec Catherine Guinness, elle nous a invités chez sa mère et son beau-père dans l'Essex à Kelvedon, une immense propriété. Catherine a vraiment la belle vie. C'était très beau. Drue Heinz et son mari étaient là. et les parents de Guy Nevill. Environ trente-cinq personnes au déjeuner. Et Halston, Steve, Victor et Randy. Le beau-père de Catherine, Paul Channon, est ministre dans le gouvernement de Mrs Thatcher. C'est aussi un Guinness mais encore plus riche que le père de Catherine. J'étais assis à cote de la mère de Catherine, Ingrid, Halston était assis de l'autre côté et Victor était a côté. Vraiment amusant, beaucoup de vin, j'étais vraiment soûl. Halston devait rentré à Londres pour les répétitions de Martha. Victor aussi est rentré. Catherine m'a fait visiter. Beau. Steve a joué au tennis et il joue vraiment bien.
Quand on voit la richesse de Catherine, ça parait idiot qu'elle ait eu un trou à New York et un travail ordinaire. C'était merveilleux, ils nous ont donné du bon temps, les gens étaient tous tellement amicaux. J'ai perdu mes verres de contact. Catherine m'a aidé à les retrouver. Ils étaient dans le lavabo. J'étais en train de les mettre quand ils sont tombés.

Samedi 21 juillet 1979. Londres.

Debout de bonne heure, j'ai rejoint la bande de Halston. Il avait une voiture, il
a décidé de nous emmener faire du tourisme. Quelques boutiques de chemises avec lui. Ensuite nous nous sommes promenés. Achat de quelques films et cassettes ($60). Ensuite retour a l'hôtel, Fred voulait aller a King's Road, je voulais emmener Victor mais Halston ne voulait pas venir avec Fred. Nous sommes tous allés chez Mr Chow dîner. La cuisine était horrible. Après nous avons decidé de faire le tour des boîtes. Halston était le plus amusant du voyage. Il appelait partout en disant : « Bonjour, je suis Steve Rubell, le propriétaire du Studio 54, puis-je entrer gratuitement ? » Il faisait son numéro tout le temps — celui du guide touristique. Bianca a du porter toutes ses tenues Halston pendant qu'elle était à Londres. Elle était triste parce que Mick l'avait appelée et qu'ils s'étaient disputés à propos de Jade. Il a dit qu'il pouvait avoir d'autres enfants mais pas elle. ça l'a blessée, elle a dit qu'elle pouvait. Ils utilisent Jade comme prétexte, ils se rendent malheureux l'un l'autre. Il voulait que Jade vienne pour son anniversaire et Bianca ne voulait pas, prétextant que c'était de la mauvaise publicité à cause du suicide du petit ami de Pallenberg. Après nous sommes allés au Tramps. Une demi-heure. C'était amusant. A l'Embassy. Et dans toutes les boîtes, Steve jouait le rôle de celui qui reçoit. Il dit d'abord : « Aimeriez-vous un verre de vodka ? » Ils voulaient aller dans d'autres endroits, mais il était 4 h 30, nous avons décidé de rentrer.

Vendredi 20 juillet 1979. Paris-Londres.

Debout de très bonne heure. Fred est arrivé à 8 heures, prétendant à moitié qu'il s'était couché et venait juste de se lever. Plus tard il a dit qu'il était avec Jerry Hall, je ne sais pas s'il plaisantait. Il était tellement fatigué qu'il s'est endormi. J'ai dû le réveiller à 10 h 30 parce que nous devions faire nos valises pour partir à Londres. Nous devions acheter des billets ($600) à la Lufthansa (pourboires $ 20, taxi pour l'aéroport $ 25). British Airlines, c'était OK, un très gros avion, bourré à craquer, un DC 10, je crois. Taxi de l'aéroport au Savoy ($ 30). A l'aéroport pendant que nous attendions nos valises, nous avons entendu des gens qui parlaient de Martha Graham qui arrivait, qu'elle était vieille, qu'ils devaient envoyer une petite voiture pour elle. Nous l'avons attendu un moment, mais elle n'est jamais arrivée.
Arrivée au Savoy, Martha est apparue avec Ron Protas, ils venaient du Danemark. Ron est le bras droit de Martha. Martha et moi bavardions, c'était agréable. Elle était très fatiguée. Le Dr Giller était déjà arrivé à l'hôtel. J'ai essayé de le joindre mais il était sorti. Liza et Halston n'étaient pas encore arrivés, ils arrivaient en Concorde (pourboire au portier $ 5, service $ 5). J'ai lu le livre de Martha Mitchell, dormi une heure. Les chambres du Savoy sont petites et moches, sur une cour intérieure qui n'est pas vraiment une cour. Petit. Très cher. Ensuite Nick Scott, le beau gosse anglais riche, l'ancien maitre d'hôtel de Bianca pendant la période ou il pensait avoir perdu tout son argent, nous a invités à dîner avec lui et sa femme au Savoy Grill. Il a de nouveau du fric. Sabrina Guiness était au dîner, elle est beaucoup sortie avec le prince Charles, nous pensons qu'elle l'a baisé. Fred a retrouvé Halston dans le hall, je lui ai dit que je l'appellerais dès que je pourrais.
Nous avons très bien dîné, le restaurant était très bon — Sabrina et moi sommes montés dans la chambre de Halston, j'ai commencé à enregistrer Liza pour l'interview dans Interview. Steve Rubell etait là avec Randy, ils avaient une chambre et un salon. Et Halston une chambre contiguë à celle de Victor Hugo, la chambre suivante c'était celle du Dr Giller. Il avait la plus belle, mauve et dominant la rivière. C'était amusant de voir tout ce monde dans un autre endroit. Steve voulait aller danser le disco, il transportait sa radio partout, la tournant de haut en bas. Victor se changeait, il essayait différentes tenues. Bianca était dans une autre chambre avec Peter Sparling, le danseur de chez Martha Graham.

Jeudi 19 juillet 1979. Paris.

Une très belle journée. Promenade, arrêt chez Fauchon ($ 20). Nous sommes allés derrière Beaubourg. Achat de magazines, de Vogue ($ 8). Sommes passés au Flore, mais il était fermé. Projets de dîner avec Anthony Russell et Florence Grinda chez Castel. Il travaille toujours sur son rock and roll. Taxi pour Castel ($ 3). Il y avait Florence et Anthony, le frère de Florence et un mannequin superbe appelée Margo. Mick et Jerry sont arrivés. Mick porte une barbe. Jerry avait des perles qu'il lui avait offertes. Il enregistre un album. Ils parlaient du petit ami (dix-sept ans) d'Anita Pallenberg qui s'est tué dans le lit. Jerry fait des aller et retour à Houston, pour jouer dans le film de John Travolta, Urban Cowboy. Elle était tout excitée, elle a dit que John était adorable. Nous avons tous payé pour le dîner. Fred m'a raccompagné. Lecture. Téléphone à Curley pour savoir ce qui se passe à New York, il était parti aux Bermudes parce que la personne qui s'occupait des affaires de la famille là-bas venait de mourir.

Dimanche 17 juin 1979.

Levé pour appeler Curley. Il était trop fatigué pour aller à Manhasset avec nous, à la librairie Brentano où nous emmenions Blondie pour dédicacer Interview.
Barbara Colacello est passée me prendre pour aller chercher Rupert au Pierre — c'est près d'une station de métro. Nous sommes passés prendre Blondie. Elle habite dans un immeuble super, au coin de la 58ème et de la 7ème Avenue, Blondie-Bebbie — est adorable, bien coiffée, on ne croirait jamais qu'elle a la trentaine, pas de rides et tellement jolie ! Elle dit que sa grand-mère a vécu jusqu'à quatre-vingt-quinze ans, que toute sa famille a l'air jeune. Elle dépense tout son argent en maquillage. Elle ne devait pas être jolie autrefois, je l'aurais remarquée. Elle devait s'efforcer d'avoir l'air moche. Mais j'imagine que certaines personnes s'améliorent en vieillissant. Je ne savais pas comment l'appeler : Je l'appelle Debbie. Mais quand je la présente, je l'appelle Blondie. Blondie c'est le nom de tout le groupe, alors ... Elle était formidable, elle ne s'est plainte de rien, elle ne voulait rien. Alors nous sommes arrivés chez Brentano le truc était un flop. Le magasin avait annoncé que nous serions dans les journaux du jour qui ne sortent pas avant 1 heure. Alors même les gens qui les liraient ne se précipiteraient pas vraisemblablement. Les gamins qui sont venus, sont tous venus pour Blondie. Ils n'en avaient rien a faire de moi, c'est une nouvelle génération. Ils sont allés a côté, acheter son disque pour le faire dédicacer. Debbie devait rentrer répéter son nouvel album. Nous sommes rentrés vers 5 heures. Après l'avoir déposée, Rupert et moi sommes allés prendre un déjeuner tardif.
Aquavit et caviar ($ 70). Nous étions en train de nous soûler en parlant affaires et nous ne faisions pas attention a un type qui criait a cote de nous, finalement il a fait : « Puis-je avoir votre autographe ? » C'était John Lennon ! Je regrette qu'on ne l'ait pas vu plus tôt, il était avec Yoko et sa mère, ç'aurait été amusant ! John est très maigre en ce moment. Je ne sais pas quel régime fait, peut-être du riz. Ils vivent dans le Dakota. Ensuite je suis rentré à la maison, j'étais soûl si bien qu'un film était hors de question. Je ne peux vraiment pas boire l'après-midi.

Vendredi 15 juin 1979.

Un gamin que j'avais rencontré m'avait demandé si je pouvais le faire entrer, lui et son ami, au Xenon, j'ai répondu bien sur, rien de plus facile. Quand je suis rentré au bureau, j'ai appelé le Xenon. J'ai dit qui j'étais à la fille qui répondu, et elle m'a fait : « Vous n'avez pas la voix d'Andy Warhol. » J'ai dit : « Pourtant c'est moi. » Elle a répondu : « Comment je peux savoir que c'est vous ? » Et ça a duré. Elle me préparait, j'imagine, parce qu'elle a dit : « Je vous rappelle pour vérifier que c'est bien vous. » Le téléphone sonne et je dis : « Allô, c'est vraiment embarrassant, je veux dire... » Et elle répond : « Nous avons eu dix-huit Angela Lansbury cette semaine, alors... » J'ai fait : « Bon, et alors, il n'y a pas tant de monde que ça, et je vous parle de deux beaux gosses qui veulent venir et payer ! L'un d'eux veut même devenir membre, alors... » Et elle continue : « Une minute, je vais vous rappeler. » Quelques minutes plus tard, elle rappelle et dit : « Nous avons décidé que nous ne voulions jamais vous revoir au Xenon. » Je dis : « Quoooooi ? » Elle fait : « Nous sommes fâchés pour ce que vous avez fait la semaine dernière. » Elle voulait dire la soirée au Studio 54 le même soir que l'anniversaire du Xenon, soirée que nous ignorions. Je ne sais pas si la fille est folle, si elle est gênée de ne pas avoir cru que c'était moi dès le départ et qu'elle veut prouver quelque chose, ou si elle a demandé à Howard Stein et qu'il lui a dit ça. Parce que si Peppo Vanini était au bureau je ne crois pas qu'il serait aussi mesquin. En plus je crois que Peppo est au mariage de Maria Niarchos. Ils refusent 30 dollars. ç'a été un vrai choc. J'ai réalisé que je ne devrais jamais appeler ces lieux moi-même. ça aurait pu être pire, elle aurait pu dire : « Bien, envoyez vos amis », et ensuite leur refuser l'entrée (rires), j'ai appelé le gamin pour lui dire : « Tu ne vas pas le croire, mais je ne peux pas vous faire entrer. Ils m'ont dit qu'ils ne voulaient jamais plus me revoir. je suis désolé. » Il était gêné. J'imagine que quelqu'un d'autre aurait inventé une histoire pour sauver la face, mais je lui ai dit tout simplement.
Suis allé au coin de 55e Rue et de Broadway avec John Fairchild Jr et Belle McIntyre. C'est une piste de patin toute neuve ouverte par des Noirs que personne ne connaît encore. C'était super. Ils nous ont laissés entrer gratuitement, nous ont donnés des patins, ce qu'ils ne font pas en général. C'était merveilleux de patiner, tellement amusant. Je vais m'acheter des patins aujourd'hui.
Ensuite nous sommes allés au Stage Delicatessen manger des bons sandwichs juifs portant des noms de célébrités. Le « Diana Ross » était le pire : foie avec de la confiture et du beurre de cacahuètes. Ensuite John est allé au Studio 54 avec Curley, j'ai raccompagné Belle (taxi $4).

Jeudi 14 juin 1979.

Henry Post a appelé de Long Island où il se remet de son accident de voiture. Il a dit que ses os se remettaient en place, qu'il était sur des béquilles quand le docteur qui l'examinait l'a retourné et par erreur lui a recassé tous les os qui s'étaient remis. Il souffre terriblement.
Et Pepe Balderago a mis Bill Pitt à Saint Vincent's Hospital, il y est vraiment.
John Fairchild Jr m'a appelé pour m'inviter à faire du patin a roulettes vendredi soir.
Taxi pour aller chez Pearl à l'anniversaire de Curley ($ 2).
Comme nous avions une table ronde avec dix garçons, j'ai dû dire à Pearl que c'était une fête de bureau. Tout le monde était blond sauf Henry Geldzaher et moi qui étions gris. Henry était très drôle, exhibant son badge de commissaire à la culture, c'était un bon mot après l'autre. Il est tellement drôle tellement vif. J'ai pris des photos. Après, nous sommes allés au Studio 54, mon cadeau d'anniversaire à Curley c'était de faire entrer tout le monde.

Mercredi 13 juin 1979.

Philippe Niarchos sort toujours avec Manuela Papatakis que je n'aimais pas au début, en fait elle est sympa, elle a de la classe, une de ces filles petites qui ont l'air grandes. Elles portent des chaussures a talon, je ne sait pas comment elles marchent avec, on est tout le temps sur la pointe des pieds. J'ai essayé, je ne comprends pas.
Bob Weiner a appelé pour nous accuser de faire un journal antisémite, à cause d'une phrase dans une interview de Truman sur le fait d'empailler les juifs et de les mettre au musée d'Histoire naturelle. Il dit qu'il 1'a lu à cinq personnes, qu'elles étaient toutes d'accord.

Mardi 12 juin 1979.

Taxi jusqu'à Chembank ($ 3,75), marche autour de Union Square et retour au bureau. Oscar de la Renta et son ami Jack Alexander, qui s'occupe de la publicité, étaient là. C'était un déjeuner de travail pour le convaincre de faire de la publicité dans Interview. Bob disait à Oscar que les jeunes ne le connaissaient pas. Oscar lui a rappelé que Jerry était jeune et qu'elle portait ses vêtements. Et Barbara Allen est passée, elle est venue s'asseoir. Elle a rendu le déjeuner beaucoup plus intéressant. Elle va au mariage de Maria Niarcho, elle a convaincu Bob d'y aller aussi.
Une femme qu'Ivan Karp avait envoyée est venue pour voir si elle voulait bien qu'on fasse son portrait. Si vous fermez les yeux, vous croyez que c'est Lee Radziwill qui parle, elle a dû aller dans la même école que Lee et Jackie a raconté que son idée première c'était que Seavullo fasse une photo, mais que puisque ça coûtait 5 000 dollars, elle s'était dit pourquoi ne pas faire le grand jeu : portrait par Warhol. Je doute. Je doute qu'elle le fasse jamais. Je crois qu'elle cherchait seulement quelque chose à faire pour l'après-midi. Ensuite Oscar est parti, Brigid et moi avons couru dehors pour aller chez Mays chercher des fournitures de bureau ($ 11,55, $ 22,68). C'était une très belle journée. Puis nous nous sommes dépêchés de rentrer pour voir Famous Amos, l'homme des gâteaux. Il est beau gosse, un peu comme ce Noir de la maison de disque qui manageait Nico au départ : Tom Wilson. Mais je suis sûr qu'il a de fausses dents. Ses dents sont trop parfaites. Il n'est pas bien sur les paquets de biscuits, les photos lui donnent l'air d'un petit nègre. Il est venu avec sa fiancée blanche, Christina. Ils vivent a Hawaii. Et il était avec son fils Gregory, qui a environ seize ou dix-sept ans. Pendant que nous parlions, Amos a mangé des gâteaux, mais je suis sûr qu'il doit en avoir marre. Je lui ai demandé pourquoi les gâteaux ne ressemblaient pas a ceux sur le paquet et il a dit que ça prenait trop de temps de les faire cuire pour qu'ils ressemblent à ça.
Tombé sur Pepe Balderago qui a dit qu'il ne savait pas quoi faire de Bill Pitt, qu'il flippe toujours, qu'il croit qu'il est Dieu. Pepe a appelé le père de Bill pour lui dire : « Ecoutez, vous êtes sa famille, vous devez l'emmener à l'hôpital. » J'ai dit à Pepe de l'emmener dans un sauna au cas où il y aurait du LSD dans son système, et de le faire sortir par la transpiration. II a répondu qu'il avait déjà essayé, mais qu'une fois sur place, Bill ne voulait plus y aller.

Lundi 11 juin 1979.

Pendant que je parlais au téléphone avec Brigid, ils ont dit à la télé qu'il allait peut-être y avoir un flash spécial mais ils n'en ont pas fait. Plus tard, aux informations, ils ont dit que John Wayne était mort.

Dimanche 10 juin 1979.

Travail à la maison. Église. Et je me rappelle maintenant que John Fairchild Jr m'a raconté que William Pitt était allé à un stage dans le New Hampshire et qu'il avait flippé, que maintenant il se prenait pour Dieu. Il avait déjà suivi un stage, c'était un recyclage qui devait durer huit jours mais il a flippé au bout d'un seul. Pepe Balderago était avec lui, il a confirmé qu'il avait complètement flippé, « réalisé qu'il était Dieu » et était parti. Je suis allé au sous-sol du New York/New York, je l'ai vu. J'ai dit : « Saint Dieu. » Et il m'a traité de génie pour avoir compris. Et c'est vrai, il pense vraiment qu'il est Dieu ! J'ai marché avec Pepe Balderago et Dieu jusqu'au Studio 54. J'ai parlé avec Dieu pendant que nous marchions. Quand nous sommes arrivés au Studio 54, j'ai vu John, je lui ai dit que Dieu était sur la piste de danse, il s'est sauvé.

Jeudi 7 juin 1979.

Truman a appelé. Il a dit qu'il avait reçu un télégramme d'un fan le félicitant pour le « Stanley Siegel Show », disant que c'était la meilleure chose à la télé depuis que Ruby avait tué Oswald. Steve Rubell a dit que son livreur de fleurs était allé chez Lee, mais qu'elle ne répondait pas.
A la maison, j'ai mis ma nouvelle veste en lin noir de chez Giorgio Armani. C'est un lin fin et dur comme il y avait sous les crinolines.
La grande fête que le Studio 54 a donnée en l'honneur de Interview a été gâchée parce que Jed a eu des problèmes avec Mark, le portier. C'est embêtant, Steve avait dit qu'il laisserait Jed entrer mais Jed dit que Steve l'avait vu et ne voulait pas le laisser entrer.

Mercredi 6 juin 1979.

Truman m'a appelé pour me dire que tous les journaux Washington et de Californie avaient un truc sur le Siegel Show en une. Mais les journaux de New York n'en ont pas vraiment parlé.
Daniela Morena m'a donné une veste en lin noir de chez Giorgio Armani. Elle est trop petite, mais elle est belle, pas de doublure, comme font les Italiens en ce moment.
J'ai dû signer un exemplaire de mon livre Philosophy. Je l'ai relu et je me demande pourquoi ça n'a pas marché - il y a beaucoup de bons mots dedans.

Mardi 5 juin 1979.

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Le matin, j'ai regardé le « Stanley Siegel Show ». Truman a joué le « pédé du Sud », il a commencé à raconter tous les trucs embarrassants que Lee lui avait dits ces dernières années, sur les gens - que Peter Tufo avait l'air d'une belette, qu'il lui collait aux fesses parce qu'il était fou de publicité, que Newton Cope avec qui elle est toujours fiancée, même après avoir annulé le mariage, il y a quelques semaines, n'était pas une « grosse prise », sauf peut-être pour la province ». Il a raconté comment elle avait essayé de séduire Will F. Buckley Jr sous prétexte de lui demander un conseil d'ordre spirituel, l'avait accusé d'être pédé parce qu'il n'avait pas répondu. Si Lee buvait déjà avant la dispute avec Truman, qu'est-ce que ça va être maintenant ! Truman était tellement ridicule. Il avait dû boire !
Liz Smith a appelé Interview pour dire qu'elle allait faire quelque chose aux informations de 5 h 45 sur la chaîne 4 à propos de notre interview du petit Mondale, du passage où il dit que dans la maison du vice-president où habitent maintenant ses parents, du temps où Nelson Rockefeller y habitait, il y avait fait mettre une porte secrète qui faisait communiquer sa chambre avec la chambre d'amis.
Halston a dit qu'il était entièrement d'accord avec Truman, que Lee avait eu ce qu'elle méritait. Puis nous avons parlé de Steve Rubell et Halston a dit qu' « entre nous » il pensait que Steve allait terminer en tôle. Steve est arrivé, ses avocats lui ont dit qu'il pourrait s'en tirer s'il donnait des preuves au gouvernement que des gens de Washington étaient venus au Studio 54 et s'étaient drogués. Nous sommes ensuite passés prendre Diana Ross pour aller au Studio 54.

Dimanche 3 juin 1979.

Nelson m'a appelé pour me raconter l'intrigue de Trash II : Joe travaille dans une pizzeria, Holly veut qu'ils quittent le Lower East Side pour un meilleur endroit - (rires) pour Lodi, dans le New Jersey, une ville avec une décharge de produits chimiques. Ils n'ont pas l'argent pour y aller jusqu'à ce qu'un taxi renverse l'un des enfants. Ils font un procès à la compagnie de taxis, et ils peuvent acheter une maison.
Tout le monde a l'air d'aimer le manuscrit de Popism. Bob, Fred et Rupert.
Ils l'ont lu à Paris.

Samedi 2 juin 1979.

Truman a appelé. Il était furieux de la déposition de Lee Radziwill contre lui, dans son procès contre Gore Vidal. ça faisait peur à voir ! Il a dit qu'elle « allait pisser des larmes de ça. » après son passage au « Stanley Siegel Show » mardi, « pour lui faire payer » . Et il répétait : « Tu n'es pas d'accord ? Tu n'es pas d'accord ? Quel est le problème, pourquoi tu ne dis rien ? » Vraiment horrible. Alors j'ai fait : « Écoute, Truman, elle est tellement faible maintenant, elle pourrait se suicider. » Il a dit : « Dommage, si je te répétais tout ce qu'elle dit sur toi... » J'ai répondu que ça m'était égal, que je ne l'avais jamais considérée comme une amie, que j'ai toujours su le genre de personne qu'elle était, qu'elle est seulement quelqu'un qui louait notre maison a Montauk. Alors quoi qu'elle ai dit, ça ne me faisait rien, je savais déjà tout. C'était angoissant de savoir combien il peut être vraiment méchant avec quelqu'un de très proche.
Quand Truman se retourne, ils se retourne vraiment.
Et Halston va louer Montauk, croit-on. Vincent est allé là-bas ce week-end, lui montrer la maison. Victor était avec lui, ça m'a terrifié. Je voyais déjà Victor en train de peindre des empreintes de pied rouge dans toute la maison.

Dimanche 13 mai 1979.

Je suis allé à l'église dans l'après-midi. Comme je n'avais pas eu de coup de fil de Fairchild Jr depuis cinq ou six jours, j'ai essayé de l'appeler pour raconter ses escapades au Studio 54.
Nelson a appelé de Tarrytown où il travaille sur Apocalypse Now. Bobby De Niro a dit qu'il pourrait trouver de l'argent pour Trash II. Nelson l'écrit avec Paul.
J'ai à nouveau croisé Crazy Matty dans la rue. Je lui ai dit de passer au bureau. Je veux l'enregistrer pour un film abstrait. Il dit qu'il habite au Grand Hotel, sur la 32e Rue Est.

Samedi 12 mai 1979.

Levé. Nelson a appelé. Il voulait savoir pourquoi j'avais quitté le Studio 54 aussi précipitamment hier soir. Il a demandé si j'étais allé a une « meilleure fête ». Pas croyable (rires). Toujours aussi parano, ce bon vieux Nelson.
Halston et Steve Rubell ne s'entendent plus très bien. Il y avait une photo de Steve au premier rang de la présentation de la collection Calvin Klein.

Jeudi 10 mai 1979.

Une autre journée très chaude, une trentaine de degrés. Paul Morrissey est en Californie. Il veut faire Trash II dans lequel Holly serait dans le show-business, Joe toujours dans le Bronx, continuant à se droguer, et leur fils vendrait de la drogue a l'école. Nelson Lyon est en ville. Il a dit qu'il avait donné l'idée à Paul.

Lundi 7 mai 1979.

Exposition Hoveyda à la Bodley Gallery. Le Times a publié hier une lettre d'Hoveyda ou il parlait de son frère. Une lettre au nouveau régime qui disait que son frère ne s'était pas enfui du pays comme tous les autres ministres, parce qu'il avait foi en l'Iran. Et Hoveyda appelait ça un meurtre. Il dit que le nouveau Premier ministre peut s'attendre à être assassiné, lui aussi. Une bonne lettre (taxi $ 4,50).
Bob a fait un long déjeuner où il a ramassé plein de points Lee Radziwill. Tout le monde pense qu'elle était trop ivre pour assister à son propre mariage, à San Francisco. Elle a laissée le marié attendre seul à l'autel. Mais je crois qu'elle est simplement déprimée. Elle est devenue tellement maigre que son métabolisme en a changé, elle ne sait pas ce qu'elle veut.

Dimanche 29 avril 1979.

Taxi jusque chez Ruth Warrick sur Park Avenue. J'étais un peu en retard. Lucie Arnaz était déjà partie. Un très beau type est venu me voir, j'ai réalisé d'un coup que c'était William Weslow qui était du Ballet Theater, il y a vingt ou trente ans. Je lui avais été présenté plusieurs fois et il m'avait ignoré. Il ne m'aurait jamais parlé à l'époque parce que je n'étais rien. Maintenant il est masseur. Henry Geldzahler est allé le voir. Balanchine l'a viré en 1970, ou à peu près. Il a raconté que Balanchine avait dit : « Ecoute, chéri, je crois que tu es trop vieux, on t'a trop vu, tu es fini, chéri. J'espère que tu ne vas pas te suicider, chéri, n'est-ce pas ? » Il lui avait répondu qu'il ne le ferait pas pour quelqu'un comme lui - il ne lui ferait pas ce plaisir. Balanchine n'aime pas les garçons. Il n'aime que les grandes filles.
Maintenant, il est donc masseur. Dick Cavett va le voir. Il dit que Dick lui a envoyé une quarantaine de personnes. Il m'a fait toucher ses jambes, (rires) j'ai pouffé.
C'était une partie franchement bizarre. Quand on va dans des endroits ou les gens ne sont rien et qu'on doit chercher quoi leur dire, c'est difficile. J'ai rencontré Kay Gardella, c'était le genre de gens qu'il y avait. La critique de télévision. Elle est vraiment grosse. C'est la personne la plus grosse que j'aie vue depuis des années. Les gens ne sont plus gros, ils sont enveloppés. Plus personne n'est gros aujourd'hui.

Mardi 24 avril 1979.

Les journaux ne parlaient que de Margaret Trudeau claquant la porte du « Today Show » - elle sait vraiment comment s'y prendre pour avoir de la publicité - puis allant au Studio 54.
Taxi downtown ($ 3,50). Distribution de Interview. Marche jusqu'au bureau où j'avais une réunion avec David Whitney, David White et Fred, à midi, histoire de passer en revue tous les portraits que j'ai fait pour l'exposition de Whitney.

Jeudi 19 avril 1979.

Obligé d'aller au service religieux à la mémoire du frère de l'ambassadeur Hoveyda exécuté en Iran. Taxi pour Riverside Drive ($ 2,50). Tout le monde était là. Nous avons enlevé nos chaussures. Il y avait un tapis au milieu de la pièce, personne ne voulait marcher dessus parce que c'était comme marcher sur le corps mais il n'y avait pas de corps. Musique iranienne. C'était comme le meilleur des cocktails mais, sans les boissons.
Steve Rubell fait un procès à Ron Galella, je l'ai lu dans les journaux - pour avoir entamé une bagarre au Studio 54, dit-il. Je suis invité au mariage de Ron Galella, samedi. Je crois que j'irai.

Mercredi 18 avril.

Belle journée. Marche jusqu'à Lexington, distribution de Interview. Puis Russian Tea Room pour rencontrer Joan Hyler, mon agent, qui va me trouver des rôles au cinéma. Elle a John Savage et Meryl Streep, comme clients. John Fairchild Jr a appelé pour m'inviter à voir Manhattan avec les places de son père, j'ai regardé mon agenda et j'ai vu un dîner chez Alice Mason. Elle est dans l'immobilier, à New York, elle a fait élire Carter président. Déposé Rupert (taxi $4), 150 East-72e Rue. Je voulais voir son appartement parce que, en fin de compte, elle est la reine de l'immobilier. Quand je l'ai vu, je n'en revenais pas, c'est rien, un 6e étage avec (rires) la peinture qui s'écaille. Rien de spécial du tout.
Une soirée avec des gens importants. Ce n'était que des filles grandes, belles, intellectuelles, et des célibataires vieux et riches. Une pièce pleine de poids lourds ! Bess Meyerson, John et Mary Lindsey, John Kluge, Jaquine Lachman vraiment excitée que Mr Lachman lui cause des problèmes.
La fille d'Alice Mason m'a emmené dans la chambre de sa mère, il y avait mon portrait de Carter, et des photos d'elle avec Carter. Les œuvres d'art de la maison étaient étranges. A 12 h 15, je me suis éclipsé.

Mardi 17 avril 1979.

Appelé l'hôtel de Mork. Ils nous ont dit de venir tout de suite. Taxi Sherry ($ 2,50). On pensait qu'ils auraient une limousine parce qu'ils étaient douze mais nous avons dû trouver trois taxis pour aller au Village. Ils voulaient payer mais je l'ai fait ($ 6). On s'est retrouvés au coin de Christopher et Bleeker, nous sommes allés dans un magasin de vêtements d'occasions et ils se sont bien amusés. Mork peut trouver en une seconde ce qui lui va. Il a choisi trois costumes, les a essayés et ils lui allaient parfaitement. Sa femme s'appelle Valerie, elle est très sympa. Elle a dit qu'elle était déjà allée à Bleeker St, le matin, qu'elle avait trouvé des meubles rustiques français à expédier à L.A.
Nous sommes passés par les petites rues, et c'est marrant quand les gamins voient Robin, ils disent « Salut, Mork », sans être excités. On a marché jusqu'au Lady Astor. Après, on est allés voir Michael Sklar que je n'ai pas revu depuis des années, il était dans nos films, Trash et l'Amour. Il a le visage maigre. C'est un de leurs amis.
Robin va faire le film sur Popeye. Sue Mengers est devenir son agent. Valerie dit que quand elle s'est rendu compte que Robin allait devenir célèbre, ils vivaient ensemble depuis deux ans, elle lui a dit qu'elle ne voulait pas passer sa vie à être « Robin Williams et son invitée » Donc, elle lui a demandé de l'épouser.
Ils sont sympas, ils sont (rires) « vrais ». Ils n'ont pas de limousine. Pourtant une limousine aurait simplifié les choses.
Ai-je raconté dans mon Journal le mauvais accident de Henry Post? Il conduisait sa voiture pour aller a Southampton, il s'est réveillé a l'hôpital. Il ne se souvient de rien. Il a heurté deux poteaux. J'ai fait une gaffe, dit quelque chose de bête - je n'aurais pas dû le faire quand on prend des pilules, des tranquillisants et ce genre de truc, on vire parano - j'ai fait : « Peut-être qu'à cause des révélations que tu fais quelqu'un a saboté ta voiture. »

Lundi 16 avril 1979.

Ai je dit que l'autre soir Noureïev était chez Elaine? Je ne sais jamais ce qu'on est censé faire quand on rencontre quelqu'un. Être distant pour ne pas déranger ? Ou se jeter sur lui parce que, par exemple quand Diana Ross le fait, c'est super.
Je ne suis pas allé fêter la sortie de prison de Steve Rubell. Dans le journal ils racontent qu'il a écrit son Journal sur des cartes du Studio 54 qu'il avait dans sa poche. Super, non ? Il a raconté que sa cellule était dégoûtante, que la première chose pour laquelle il allait se battre c'était la réforme des prisons.

Vendredi 13 avril 1979.

J'ai lu le livre de Margaret Trudeau. Elle écrit comme Viva. Si Viva avait rencontré des gens intéressants dans sa vie, elle aurait ecrit un livre comme celui-là.
Copa pour le show Mork, Robin Williams. Formidable. La soeur de Jed, Susan, faisait le service (pourboire $ 10). La femme de Mork nous a invités au Sherry. Nous y sommes allés, il y avait Lucie Arnaz, tout le monde était assis autour d'une grande table avec des bagels. Mork est poilu sur la poitrine et les bras, mais il a de beaux yeux bleus.

Jeudi 5 avril 1979.

Passé prendre Catherine pour aller chez Régine. Paloma Picasso était avec son mari et son amant. Ou son amant a lui. Ou leur amant. Je ne sais pas comme ces deux-là marchent. Neil, Leba Sedaka et leurs deux petits garçons sont entrés, Paloma est tombée follement amoureuse de Neil. Elle a raconté que, quand elle avait dix ans, en Argentine, on lui chantait Sweet Sixteen en portugais et en espagnol. Elle a chanté pour Neil et il a adoré; il était très impressionné par elle.
Régine était mignonne, elle a maintenant un « back-room ». Tout le monde en veut un, comme au Studio 54 — le Xenon aussi l'a copié — mais comme d'habitude, Régine avait tout faux. Le sien est trop grand, trop confortable et trop loin de tout.

Dirnanche 1er avril 1979.

Jamie a appelé pour me dire que tout le monde dans le sous-sol du Studio 54 s'était mis dans un coin pour prendre de la coke. Ils recommencent. Pour l'anniversaire de Victor, j'avais apporté un tableau de la série « Argent » et de l'argent dans un bocal de cornichons Casher qui fait un bruit de sirène d'alarme dès qu'on l'ouvre. Quand Catherine et moi sommes arrivés chez Halston, il n'y avait que quelques personnes assises : Halston, Nancy North, Rupert et son fiancé qui vit avec lui. Victor n'était pas encore là. Halston m'a montré le gâteau d'anniversaire. Il était couvert de billets qu'Halston allait brûler, j'ai dit non, que chacun prenne de l'argent avec son morceau de gâteau. Halston a fait des fleurs avec les billets, il est vraiment doué. Ensuite Victor est arrivé, il portait le manteau de fourrure verte dans lequel Interview avait photographié Sophia Loren. Il a amené son ami chinois de San Francisco, Benjamin, celui qui était travesti, l'autre soir, au Xenon. Il ressemble vraiment à une jolie fille.
Arman et Corice étaient là, ils ont offert à Victor un des ordinateurs pour apprendre les langues. Ils ont différentes cassettes, on tape « good morning », ils répondent « bonjour ». Victor n'était pas vraiment impressionné par les cadeaux et au lieu de couper le gâteau pour que chaque part ait de l'argent, il a attrapé tous les billets et les a mis dans son cabas. Écœurant ! Catherine et le Dr Giller flirtaient.
Tout le monde me passait des quaaludes, je les prends toujours maintenant, parce que c'est cher et que je les revends.

Samedi 31 mars 1979.

Studio 54 avec Catherine et Stephen Graham. Catherine avait également invité Jamie Blandford, le beau marquis, le futur duc de Marlborough. Jamie m'a presenté au fils de Gunther Sachs — ça doit être avant Brigitte Bardot, il avait l'air d'avoir vingt ans. C'était bourré, on aurait dit le métro. Stevie est venu me voir pour me dire qu'il y avait quelques stars, mais je ne me souviens plus qui. L'un c'était « le nouveau Shaun Cassidy », un blond, Leif quelque chose, on dit qu'il gagne des millions. Garrett. Ensuite John Scribner m'a parlé dans l'oreille de John Samuels IV, et dans l'autre oreille, Cindy La Pute de Columbus me parlait de John Samuels IV. Elle est jalouse parce qu'il l'a laissée tomber pour Larissa. Le Studio 54 était très amusant. Je suis monté au balcon, Halston était là avec Lester, si on dit : « C'est Lester Persky, le producteur de Hair », les garçons tombent à genoux. Ils se mettent littéralement à genoux. Halston m'a invité à la fête d'anniversaire pour Victor, demain soir. Jamie voulait aller au sous-sol, mais Catherine et moi ne l'avons pas accompagné.

Lundi 26 mars 1979.

C'était une belle journée mais plus froide. Je suis sorti pour distribuer des Interview. Je me suis arrêté à Primavera, je suis tombé sur Audrey, la propriétaire, j'ai décidé qu'elle devait être parfaite pour faire le tour des nouveaux endroits et m'apprendre les nouveaux trucs. Nous avons couru partout, nous nous sommes amusés. Audrey a raconté qu'une femme avait apporté un Castellani, qu'elle lui avait donne 100 dollars, que maintenant ça en valait 10000. C'est comme ça que ça se passe, c'est la règle du jeu de la brocante. Si c'est une vieille personne qui vous le vend, vous lui faites une fleur et lui donnez un petit peu plus. C'est comme lorsqu'on va au marché aux puces, et qu'on voit quelque chose qui vaut vraiment très cher et que le vendeur ne le sait pas — on ne dit rien. Et les catégories disparaissent. C'est comme l'art déco — on voit rarement une pièce art déco de nos jours. Les gens achètent et les mettent dans un coin, quand elles sont collectionnées, des catégories disparaissent (catalogues $ 8). Ensuite, comme nous étions dans le quartier de Suzie Frankfurt, nous sommes allés sonner à sa porte. Suzie a l'air bien. Elle a un look de pute en ce moment. Les cheveux frisés, tirés en arrière, d'un côté. Et des épaules vraiment larges. Extrêmement. C'est comme ça qu'elle est le mieux. Elle a vraiment l'air riche.

Samedi 24 mars 1979.

Levê tôt. Thomas Ammann a appelé, il est passé me prendre a 10 h 30. Il voulait voir les nouveautés avec moi, on a fait quelques boutiques. C'était amusant (ustensiles de cuisine, $ 50). Puis retour a la maison. Ravalement de façade pour Fiorucci. Là-bas à 1 h 30, dédicaces de Interview, j'y ai passé toute l'après-midi. Paulette est venue, ainsi que Keith Richards et Ron Wood. C'était la première fois que je les voyais en plein jour, ils font vieux et en Mauvais état. Leurs fiancées ont l'air jeunes et fraîches.
Paulette était adorable, c'est là qu'elle fait tout son shopping en ce moment. Les gamins qui la servaient ne savaient pas qui elle était. C'est tellement étrange d'être célèbre dans un domaine et que les gens dans un autre ne savent pas qui vous êtes. Je leur ai expliqué qu'elle avait été la femme de Charlie Chaplin et ils ont fait le rapprochement. Je suis resté jusqu'à 6 heures, j'ai emmené quelques-uns des gamins chez Reginette ($ 70).