Samedi 31 mars 1979.

Studio 54 avec Catherine et Stephen Graham. Catherine avait également invité Jamie Blandford, le beau marquis, le futur duc de Marlborough. Jamie m'a presenté au fils de Gunther Sachs — ça doit être avant Brigitte Bardot, il avait l'air d'avoir vingt ans. C'était bourré, on aurait dit le métro. Stevie est venu me voir pour me dire qu'il y avait quelques stars, mais je ne me souviens plus qui. L'un c'était « le nouveau Shaun Cassidy », un blond, Leif quelque chose, on dit qu'il gagne des millions. Garrett. Ensuite John Scribner m'a parlé dans l'oreille de John Samuels IV, et dans l'autre oreille, Cindy La Pute de Columbus me parlait de John Samuels IV. Elle est jalouse parce qu'il l'a laissée tomber pour Larissa. Le Studio 54 était très amusant. Je suis monté au balcon, Halston était là avec Lester, si on dit : « C'est Lester Persky, le producteur de Hair », les garçons tombent à genoux. Ils se mettent littéralement à genoux. Halston m'a invité à la fête d'anniversaire pour Victor, demain soir. Jamie voulait aller au sous-sol, mais Catherine et moi ne l'avons pas accompagné.

Lundi 26 mars 1979.

C'était une belle journée mais plus froide. Je suis sorti pour distribuer des Interview. Je me suis arrêté à Primavera, je suis tombé sur Audrey, la propriétaire, j'ai décidé qu'elle devait être parfaite pour faire le tour des nouveaux endroits et m'apprendre les nouveaux trucs. Nous avons couru partout, nous nous sommes amusés. Audrey a raconté qu'une femme avait apporté un Castellani, qu'elle lui avait donne 100 dollars, que maintenant ça en valait 10000. C'est comme ça que ça se passe, c'est la règle du jeu de la brocante. Si c'est une vieille personne qui vous le vend, vous lui faites une fleur et lui donnez un petit peu plus. C'est comme lorsqu'on va au marché aux puces, et qu'on voit quelque chose qui vaut vraiment très cher et que le vendeur ne le sait pas — on ne dit rien. Et les catégories disparaissent. C'est comme l'art déco — on voit rarement une pièce art déco de nos jours. Les gens achètent et les mettent dans un coin, quand elles sont collectionnées, des catégories disparaissent (catalogues $ 8). Ensuite, comme nous étions dans le quartier de Suzie Frankfurt, nous sommes allés sonner à sa porte. Suzie a l'air bien. Elle a un look de pute en ce moment. Les cheveux frisés, tirés en arrière, d'un côté. Et des épaules vraiment larges. Extrêmement. C'est comme ça qu'elle est le mieux. Elle a vraiment l'air riche.

Samedi 24 mars 1979.

Levê tôt. Thomas Ammann a appelé, il est passé me prendre a 10 h 30. Il voulait voir les nouveautés avec moi, on a fait quelques boutiques. C'était amusant (ustensiles de cuisine, $ 50). Puis retour a la maison. Ravalement de façade pour Fiorucci. Là-bas à 1 h 30, dédicaces de Interview, j'y ai passé toute l'après-midi. Paulette est venue, ainsi que Keith Richards et Ron Wood. C'était la première fois que je les voyais en plein jour, ils font vieux et en Mauvais état. Leurs fiancées ont l'air jeunes et fraîches.
Paulette était adorable, c'est là qu'elle fait tout son shopping en ce moment. Les gamins qui la servaient ne savaient pas qui elle était. C'est tellement étrange d'être célèbre dans un domaine et que les gens dans un autre ne savent pas qui vous êtes. Je leur ai expliqué qu'elle avait été la femme de Charlie Chaplin et ils ont fait le rapprochement. Je suis resté jusqu'à 6 heures, j'ai emmené quelques-uns des gamins chez Reginette ($ 70).

Mardi 20 mars 1979.

Fred a vu Cocaïne Cowboys, il trouve ça exécrable. Il a dit qu'il en était gêné pour moi. Fred ne sait pas ce qu'est un bon film.

Lundi 19 mars 1979.

Halston est passé me prendre, nous sommes allés au studio de Martha Graham sur la 63e Rue, pour la voir répéter. Martha est arrivée, elle est vraiment super, tellement jeune. Ensuite nous sommes allés dîner chez Halston. Martha part en Angleterre, en Egypte et a Lisbonne, pour des galas. Son gala en Iran a été annulé, évidemment, je ne vois pas comment elle peut faire ça à son âge, c'est tellement fatigant de voyager. Nous avons parlé de chirurgie plastique. Je me suis souvenu qu'on m'a raconté un jour, lorsque Martha était complètement fauchée, qu'un couple très gentil l'a hébergée, lui a offert un lifting et qu'après ça sa carrière a redémarré. Maintenant, peut-être qu'elle va faire une opération des mains à ce qu'elle dit, car ses mains ne sont plus que des petits moignons.
Je lui ai dit que je l'avais vue danser à Pittsburgh en 1948, elle m'a répondu qu'elle était de Pittsburgh. Halston était surpris, il ne le savait pas, ils n'avaient jamais vraiment parlé ensemble. Halston lui donne des vêtements, quelqu'un d'autre lui a donné de l'argent pour redécorer, mais au lieu de redécorer, elle a acheté un truc très cher. Elle dit que c'est parce qu'elle n'a pas le temps de faire l'essentiel, mais qu'elle va y venir. Halston a servi du caviar et des pommes de terre au four. Quand il sert des pommes de terre au four et du caviar, il y a toujours un kilo de caviar. Je ne sais pas si c'est vraiment du caviar, en ce moment, parce qu'à cause de tous les problèmes en Iran où peut-on bien en trouver ?
Les jumeaux Du Pont m'ont cherché chez Halston. Ils m'ont cherché dans tout New York, puis, ils ont eu le culot de venir sonner. Ils étaient ivres et ricanaient. Je suis allé à la porte leur dire de disparaitre.
Oh, j'oubliais, Halston est furieux après Bianca, elle n'est jamais arrivée de Londres, c'était normalement le jour de congé de Mohammed, Halston l'a fait rester a la maison pour l'attendre toute la journée. Et quand il l'a appelée Londres, elle a répondu qu'elle avait une intoxication alimentaire. Il ne l'a pas crue parce qu'il l'avait entendue user et abuser de cette excuse quand elle habitait chez lui.

Jeudi 15 mars 1979.

Paulette et moi étions au Post, debout à côté des avions. Les avions ont eu beaucoup de publicité. J'ai appele John Fairchild Jr pour l'inviter a voir Elephant Man, il a dit qu'il viendrait, je lui ai répondu qu'il annulerait probablement, il a dit que non, que même si sa vie en dependait, il ne le ferait pas. Je suis rentré à la maison et bien évidemment il y avait un long mot pour annuler, disant qu' « un ami est arrivé à l'improviste ». Je me demande comment réagir. Que faire ? Parce que je savais qu'il allait le faire. Est-ce que je dois lui dire que de toute façon je n'avais pas de billets, que je voulais simplement voir ce qu'il allait faire? Est-ce qu'il faut que je lui dise ça? Ou simplement que ça m'est égal ? Peut-être qu'au contraire je devrais culpabiliser, parce que je sais bien qu'il se sent minable, d'avoir fait ca. Il n'a pas du dormir de la nuit, pourtant, il savait bien qu'il ne viendrait pas, aucun ami n'est arrivé, pourquoi a-t-il donc d'abord dit oui ?
Elephant Man c'est Equus avec un éléphant à la place du cheval, je n'ai pas supporté Equus, alors comment pourrais-je aimer ça ? Mais tous les acteurs sont bons.
Après, nous sommes allés chez Mortimer prendre Catherine. Au moment où nous partions, Sam Green a insisté pour que nous allions voir son nouvel appartement avant d'aller au Studio 54. Nous y sommes allés, Sam a vraiment un appartement super. On ouvre la porte, il y a un grand escalier. Je plaisantais, racontant à Catherine carrément devant Sam qu'il était un grand trafiquant de cocaïne. Il n'a rien dit, alors maintenant je ne sais pas si c'est vrai. C'est le nouveau genre des appartements : vides avec rien dedans sauf une moquette et une photo de Garbo avec lui au truc du roi Tut. Sam connait vraiment du monde, il a voyagé partout avec John et Yoko, parlé avec le dalaï-lama, etc. Catherine a cassé son talon de chaussure, elle est vraiment grosse. Au moment ou nous partions, de l'autre cote de la rue, il y avait une soirée pour le Syndrome chinois ils ont crié a Sam : « Est-ce que Andy Warhol peut venir à la fête ? » Nous y sommes allés. Vu Jim Bridges, c'est vraiment le nouveau jeune réalisateur a la mode en ce moment. Il a dit que Jack n'était pas là. Jack Larson, notre vieil ami Jimmy Olson de Superman. Il était rentré à Hollywood. A présent Jim est une star, alors il n'était plus aussi sympa, il la joue, Hollywood.
Bob était mécontent, il a attendu toute l'après-midi que Mr Destino l'appelle pour lui donner une montre Cartier gratuite, mais il ne l'a pas fait.

Mercredi 14 mars 1979.

La BBC était au bureau pour faire un reportage sur Fran Lebowitz et ensuite sur nous, interviewant Jessica Lange (pâtisseries $ 17 , $ 2,77).
Jessica veut devenir une actrice sérieuse. Elle a trente ans, elle est belle, mais elle a des porcelaines sur les dents, je crois bien. Ils m'ont demandé où j'avais trouvé Fran, j'ai répondu : « Dans le caniveau. » Ensuite ils m'ont demandé si j'avais lu son livre, j'ai dit non. J'espère que c'est bien ressorti. Ce qu'ils voulaient dire, en fait, c'est : puisqu'elle est si bonne, comment se fait-il qu'elle écrive pour vous ? J'ai demandé à Fran de nous aider à interviewer Jessica, elle a répondu qu'elle ne faisait pas d'interviews. Par ailleurs, elle n'avait pas apporté sa rubrique, nous étions furax. Pourtant, elle a eu un bon mot, pour une fois. Elle a dit à Jessica qu'elle avait aimé King Kong, Jessica a dit qu'elle ne l'avait pas vu. Puis Jessica a dit à Fran : « J'ai aimé votre livre », et Fran a répondu : « Je ne l'ai pas lu. »
Passé prendre Jed et Paulette Goddard. Nous avons pris la limo jusqu'à l'Armory pour la soirée Cartier. Ralph Destino l'avait organisé pour célébrer l'anniversaire de la montre Santos Dumont. Il a demandé à Bob de l'aider à amener des célébrités. Truman était là avec sa casquette de marin. Il a l'air d'avoir beaucoup maigri. C'est étrange. On dirait qu'ils ont pris son visage, qu'ils ont enlevé des morceaux à coups de ciseaux. Ce n'est pas qu'il ait l'air plus jeune. Il est seulement plus mince. Et toutes les cicatrices sont parties. La seule qui reste, c'est celle du pli sur le nez. Et Monique Van Vooren était là. Elle a dit que Noureïev allait venir. Je lui ai demandé : « En êtes-vous sûre ? » et elle a répondu : « Ne vous en faites pas. S'il y a une montre gratuite, il viendra. » Juste à ce moment là il est entré. Il a vraiment l'air vieux.
Mr Destino a dépensé une quantité phénoménale d'argent pour faire entrer des avions dans l'Armory - la montre-bracelet a été inventée pour un pilote - et la soirée a dû coûter dans les 100 000 dollars, mais ça ne fonctionnait pas.
La mère de Robyn Geddes, Caroline Amory était là, ainsi que Lynn Watt et Joane Herring. Il y avait Catherine. Très grosse, mais belle. Semblable à une Anglaise rondouillarde. Un corps superbe, mais rempli. On dirait une boite à bonbons.
Paulette portait des tonnes de bijoux, elle devait avoir dans les 3 millions de dollars de rubis. Elle raconte qu'elle veut vendre ses tableaux, elle dit combien elle a d'argent. Elle avait décidé qu'elle ne voulait pas la montre de femme, qu'elle voulait la montre d'homme, elle l'a dit à Mr Destino, il a répondu d'accord. Les montres qu'ils donnaient coûtaient 1300 dollars, ils en ont donné huit. J'imagine qu'elles leur coûtaient la moitié. Marion Javits ne savait pas qui était Mr Destino, elle lui a dit : « Ces montres sont de la merde. » Et il a répondu : « Je suis le président de Cartier. » Elle virait dingue parce qu'elle n'arrivait pas a s'en sortir — dingue, littéralement ! Finalement, je lui ai dit : « Ecoute, Marion, ce sera une soirée mémorable pour lui. Il ne l'oubliera jamais. »
Bob et moi avons raccompagne Paulette. Bob était sentimental, il disait à Paulette qu'il l'adorait. Juste pour plaisanter un peu, j'ai fait : « Dis donc, Bob tu ne m'as jamais dit que tu m'aimais. » Je suis rentré à la maison, au moment de m'endormir, le téléphone a sonne, c'était Bob qui disait qu'il ne l'avait jamais dit mais qu'il m'aimait vraiment. Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Il flippe, ou quoi ?

Lundi 12 mars 1979.

Première de Hair de Lester Persky au Ziegfeld. Ensuite j'ai pris une limo et suis allé dans l'immeuble sur la jetée où avait lieu la soirée. C'était la plus grande fête du monde, avec des arbres suspendus, on aurait dit Central Park, sans les voyous. Elisabeth Ashley était là, elle était gentille, adorable et amicale. Elle m'a dit qu'elle m'avait vu au match des Knicks, il y a un mois.
Oh, j'oubliais le truc le plus bizarre... Oh, la, la, c'était ridicule ! Un vieil homme s'est précipité sur moi pour m'embrasser sur les deux joues et sur bouche. C'était dégoûtant. Et c'était Leonard Bernstein ! Il n'arrêtait pas, tout le monde le regardait. Il disait que ça faisait vingt-cinq ans qu'il voulait absolument me rencontrer, qu'il fallait qu'on se revoie pour parler, que nous devions à tout prix vous voir dès le lendemain. Tout le monde observait. Doc Cox est venu pour me dire qu'il voulait que je rencontre son nouveau petit ami, il m'a emmené. Leonard Bernstein m'a retrouvé et ça a recommencé, c'était tellement kitsch ! Je me souviens qu'à Pittsburgh un de mes amis disait qu'il y avait un chef d'orchestre pédé en ville, qu'il cherchait des garçons, c'est la première fois que j'ai entendu parler de Leonard Bernstein ! Et il m'enlaçait, m'embrassait encore et en même temps il me disait des vacheries. Il faisait un compliment et la phrase d'après c'était une vacherie. Un truc comme : « J'ai toujours voulu vous rencontrer, mais tout le monde me disait que vous étiez une. » Des trucs comme ça. Finalement je me suis tiré.

Dimanche 11 mars 1979.

Terminé le livre de Bob Thomas sur Joan Crawford. On dirait qu'elle a pris du bon temps et qu'elle était facile à rencontrer à la fin. J'aurais bien aimé qu'on se souvienne de son existence.
Brigid a appelé pour dire qu'elle est surmenée. Truman a maintenant un magnétophone, il fait des interviews avec tout le monde, et Brigid doit les transcrire. Il pourrait toucher 70 000 dollars pour faire des grandes interviews pareilles et le voila qui les fait pour rien a Interview, mais il garde les droits d'auteur, il pourra en faire un livre.
Regardé All in the Family avant de prendre le taxi pour aller chez Judy et Sam Peabody voir Noureïev (taxi $ 2,50). Noureïev est arrive, il avait mauvaise mine, il avait vraiment l'air vieux. J'imagine que finalement il paie sa vie de noctambule. Son masseur était avec lui. C'est aussi une sorte de garde du corps. Je ne le savais pas avant d'arriver, mais Noureïev avait dit aux Peabody que, si Monique Van Vooren venait, il partirait. Il dit qu'elle s'est servie de lui. Il est incroyable. Quand il était tellement radin qu'il ne voulait pas aller a l'hôtel, Monique lui a donné un lit, maintenant il dit qu'elle l'a utilisé. Il est mesquin, vraiment mesquin. A 1 h 30, les Eberstadt voulaient partir, je les ai
deposés (taxi $ 3,50).

Jeudi 8 mars 1979.

Jean Stein a appelé Brigid au bureau, elle voulait l'interviewer pour son livre sur Edie Sedgwick qu'elle continue à écrire. C'est une vraie machine de guerre maintenant. Elle a 18 personnes qui travaillent dessus et George Plimpton qui corrige. Elle a appelé Brigid, Brigid a fait répondre par Robyn Geddes qu'elle n'était pas là et puis Dennis Hopper a appelé quelques minutes plus tard et Brigid l'a pris. Brigid disait du mal de Jean Stein, expliquant qu'elle l'importunait. Or Dennis habite chez Jean ! Ensuite Viva a appelé de Californie et a fait des histoires. Elle a dit à Brigid que si elle ne coopérait pas avec Jean, Jean dirait des choses horribles à son sujet dans le livre et que Brigid ne pourrait pas faire de procès parce que tout serait vrai.
Dennis nous déteste probablement, lui aussi, parce que je ne suis pas allé à sa réception. J'avais oublié, mais je n'y serais jamais allé, c'est pour ça que j'ai oublié. Mais Dennis veut que j'aille au Mexique rencontrer des amis à lui. Dennis et sa bande ont toujours traîné avec les gens riches, mais ils sont tellement années 60, complètement fous. J'ai essayé de travailler sur le texte du livre de photos avec Brigid et Bob, chaque fois que je faisais une suggestion Bob criait a tue-tête que c'était parfait comme ça, puis Brigid se mettait à hurler a son tour que c'était très bien comme ça. Bob élève la voix tellement souvent que je pense vraiment qu'il est cinglé. Je ne sais pas pourquoi ils veulent que je le lise puisqu'ils pensent qu'ils font un tellement bon boulot et que tout est super super super super... Je les ai laissés seuls avec leur grandeur. En fait, c'est à chier. Mais j'aime bien le titre — Maladie sociale — et les photos sont vraiment bonnes.

Lundi 5 mars 1979.

Déjeuner de Mercedes Kellog pour Ralph Destino, de Cartier. Ragots sur Barbara Allen. Elle a été vue en Floride ou à la Barbade avec Bill Paley. L'un des deux. Nicky Vreeland les a vus, l'a dit a Diana, et Diana l'a dit a Bob. J'étais de retour a la maison à minuit et demi, je me suis écroulé à cause de la pluie incessante.

Dimanche 4 mars 1979.

L'un des jumeaux Du Pont à dit a Susan Blond qu'il était très amoureux de moi. Il lui a raconté un tas de choses folles, que je me contente (rires) de lui tenir la main et de le peloter.
Ensuite Jim, l'agent ou le manager des Beach Boys — il s'occupe d'art — m'a invité à leur concert au Radio City, j'ai invité Tom Cashin. Et le téléphone a sonné au moment où je sortais. J'ai pensé que c'était Dennis Wilson quand quelqu'un a dit « C'est Dennis. » Au bout de cinq minutes, j'ai réalisé. C'était Dennis Hopper, il a dit . « Les Beach Boys ? Ils sont là? où est-ce qu'ils jouent ? » Je lui ai dit de nous retrouver au Radio City.
Je m'amusais bien, assis avec les gamins d'un côté de la scène, Dennis Hopper m'a appelé pour que j'aille de son côté, il était déchainé, avec ses fiancées, ses femmes. En fait, des groupies. C'est vraiment drôle de voir des groupies qui ont la trentaine — bien sonnée.
J'ai filé a l'entracte, quelqu'un, plus tard, m'a raconté qu'ils avaient annoncé sur scène que j'étais là, ils doivent me haïr maintenant. Nous sommes allés chez Laurent ou Dali nous avait invités à dîner. Une quarantaine de personnes. Il est très généreux avec tous ces gamins. Les gamins ont voulu aller à la fête pour Pelé au Xenon. New York est tellement plein de Brésiliens, on croirait que c'est le Carnaval ici.

Vendredi 2 mars 1979.

Brigid mangeait tant et plus, comme j'ai essayé de l'arrêter nous avons eu une explication. Elle disait : « Je mangerai ce que je veux, n'essaie pas de m'arrêter. Je dépasserai 75 kilos si je veux ! » J'ai pris toute la nourriture, l'ai mise devant elle sur la table, et je lui ai dit : « Vas-y, mange. »
Je suis allé a une réunion uptown avec Bob Guccione.
Il voulait me procurer des photos de filles nues sur douze ou treize pages. Il habite une sorte d'endroit Renaissance sur la 76e Rue Est. C'est horrible. Tout a l'air sale, cette allure... cette ambiance.

Jeudi 1er mars 1979.

Marché jusqu'au bureau, j'ai buté dans John Head et Lorne Michaels qui venaient à la réunion que nous avions organisée avec eux pour parler d'une émission de télé. Ils ont dit qu'ils me donneraient une émission si nous arrivions a lui donner le bon look. Je crois qu'ils voulaient seulement venir prendre des idées, quand on fait une émission de télé, on finit par ne plus en avoir. Mais, sauf si on est son propre producteur, on ne gagne pas d'argent. Je pense que l'on devrait commencer a la base, la faire nous-mêmes, et apprendre le métier comme ça.
Retour a la maison, je me suis changé — Taxi pour la Plaza ($ 2) pour rencontrer John Fairchild Jr, Belle McIntyre, William Pitt et Rupert (boissons $ 70). John avait invité quelques pédés de façon a ce qu'il n'y ait pas de compétition pour Belle. Ils ont une relation étrange — je ne crois pas qu'il couche avec elle mais il croit que oui et il est jaloux. Nous avons marché jusque chez Régine. Il faisait très beau. Belle a commencé à danser avec l'un des jumeaux, John est devenu extrêmement jaloux, il devenait fou, j'essayais de le retenir dans mes bras — il était schizo. Et William Pitt a dit que la seule façon de l'arrêter était de partir, d'aller au Studio 54. Alors nous sommes partis (taxi $ 4).