Vendredi 28 décembre 1979.

J'ai marché en distribuant Interview, puis j'ai pris un taxi ($ 3), direction 245 Park Avenue pour une réunion avec Bob Denison, histoire de parler investissement. Je suis entré dans l'immeuble, j'ai pris l'ascenseur jusqu'au 27e étage, la porte s'est ouverte, j'ai senti que quelque chose brûlait. Je suis entré dans le bureau de Bob, il courait partout en essayant de trouver si c'était une des machines. La secrétaire est arrivée en courant, elle a dit que l'immeuble était en feu, que nous devions sortir. Bob voulait prendre l'ascenseur, mais j'ai dit non, de prendre les escaliers. L'issue de secours était fermée, exactement comme dans La Tour infernale. Nous avons trouvé une autre sortie qui n'était pas fermée et sommes arrivés aux escaliers. Les gens disaient que le feu était au 35e. Au 26e étage, d'autres gens prenaient l'escalier, au 25e aussi, et au 24e, et, à chaque étage, c'était la même histoire. ça allait de moins en moins vite parce qu'il y avait des quantités de gens qui arrivaient. Personne n'a paniqué pourtant parce que nous savions que le feu était au-dessus de nous. Deux personnes cependant se sont presque évanouies, pourtant. En bas, il y avait des centaines de personnes dans la rue, Bob Denison et moi avons marché jusqu'à la Trattoria pour notre réunion de travail. Je n'arrivais pas à croire que j'étais entré dans l'immeuble, que les gens des ascenseurs m'avaient laissé monter alors qu'ils savaient déjà qu'il y avait un incendie ! Ils devaient le savoir à ce moment ! J'aurais pu monter à l'étage en flammes ! Ces liftiers restent la comme des débiles.
Le patron de la Trattoria est venu nous voir, il m'a dit que j'avais l'habitude de venir là. Que m'était-il arrive ? J'étais trop énervé pour arriver à manger. J'ai pris seulement un café.

Mardi 26 décembre 1979. Vail — New York.

Retour à temps à la maison pour attraper Vincent, au bureau, à 6 heures. Rupert était parti pour Noël, il n'avait pas fait grand-chose. Discussion avec John Reinhold, il a suggéré le Trader's Vic pour parler de l'idée des bijoux. Pris un taxi, j'avais pensé que ça serait plus facile, mais le chauffeur n'avançait pas.
Il disait qu'il était abasourdi de m'avoir, il a manqué un feu et j'ai demandé : « Savez-vous où vous allez ? » Et il a répondu oui, au Plaza sur 59e et 5e, mais il a manqué la 59e et, à la 57e, je lui ai donné 3 dollars et je suis sorti.
John était déjà là, puis Curley est arrivé, il voulait aller au Studio 54 vers minuit, un peu tôt (taxi $ 4). Je me suis inquiété, il disait qu'il y avait une photo de moi avec Steve Rubell sur un canapé, dans le New York. Au Studio 54, Bianca était arrivée avec John Samuels qui avait quitté Harvard pour les fêtes. Il avait l'air vraiment amoureux — il l'emmène au soleil, quelques jours.

Mardi 25 décembre 1979. Vail.

Les Ford serrent la main d'absolument n'importe qui. Betty Ford n'est pas aussi bien que sur les photos d'après son lifting, elle se ressemble. Mais en ce moment elle est blonde. Avant, elle était brune, me semble-t-il. Elle a viré blond paille. D'abord, j'ai cru que c'était Mrs Nixon. Bob voulait vraiment les rencontrer, mais il me poussait dehors, je me faufilais, alors ça ne s'est pas fait.
Distribution de Interview, il y avait vraiment des endroits supTrer pour le faire. Trois personnes m'ont demandé un autographe. Tout le monde me regarde que je porte une parka en loup de Halston.
Nous sommes allés dans un bar qui passe des films de ski, on boit de la bière et on regarde les skieurs. Personne n'est venu prendre notre commande, alors nous n'avons rien bu et seulement regardé les films, puis nous sommes partis. Dîner avec Nan Kempner. J'ai commence à lire Dress Gray, il y a de bons noms qui sonnent vrai — le héros, par exemple, se nomme Ry.

Lundi 24 décembre 1979. Vail.

Aurora avait cuisiné du jambon, de la dinde mais personne n'est venu à notre cocktail. Mercedes Kellog a appelé pour dire qu'elle avait un rhume et les Stark ne sont tout simplement pas venus.

Vendredi 21 decembre 1979. New York — Vail, Colorado

Nous sommes arrivés à Denver à 5 h 30, Catherine s'est soûlée dans l'avion, elle a plaisanté avec une femme qui collectionne les gros bijoux et habite le Ritz Towers. Elle a perdu une bague en argent dans l'avion mais elle s'en moquait parce que ce n'était que de l'argent.
Une espèce de minibus nous attendait pour nous emmener à Vail. Une ravissante fille à casquette rouge a porté nos bagages (pourboire $ 10). Arrivée à la maison de Jed à 7 h 40. L'altitude m'a eu. J'avais de terribles douleurs dans la poitrine, je crois que c'est à cause de mon ancienne blessure. Ça peut aller à Denver parce que c'est plus bas. Quand j'étais à Mexico, un jour, j'ai ressenti la même chose mais moins fort. Toute la maison ressemblait à un gigantesque sauna. C'est celle que Jed a achetée avec Peter et Sandy Brant. Tout en bois, simple et propre. Au premier, les chambres ; le living-room, au troisième.
Nous avons marché en ville jusqu'à un restaurant, le Left Bank (boissons $ 30, dîner $ 200). Fran et Ray Stark étaient là, Bob sait qu'ils sont républicains alors il a raconté des blagues sur Kennedy et les a invités à prendre un verre, lundi. Ray n'en a que pour Paul Morrissey. Paul écrit un scénario pour lui. J'ai signé le livre d'or du restaurant, Betty et Gerald Ford étaient dedans, ainsi que Bob Hope, ensuite nous avons grimpé la côte, c'était horrible, cette marche, je me sentais la tête légère, horrible, vraiment horrible.

Jeudi 20 décembre 1979.

Taxi jusqu'à la 47e Rue ($ 3). Je suis allé au bureau pour la fête de Noël. Puis je suis rentré à la maison me préparer. Parti chez Tom Armstrong sur 72e et Park. Leo Castelli était là avec Iris Love et Robert Rosenblum qui ne comprenait pas pourquoi tout le monde avait écrit des mauvaises critiques sur mon exposition au Whitney. Bobo Le Gendre était la, j'ai été méchant avec elle parce qu'elle est bidon. C'est l'héritière d'une grosse fortune dans le tapis. Hachis parmentier mais j'avais déjà mangé. Puis, j'ai emmené Richard Weisman au UN Plaza. Don Duguay était là, Rod Gilbert est venu sans Judy, il y avait Fred, Whitney Tower, Averill qui revient aux minijupes, elle en portait une de sa mère, avec un trou dedans. Peter Beard était là, avec Cheryl Tiegs, je crois que Duguay s'est excité sur Catherine après avoir vu la photo d'elle, seins nus, dans Exposures. Vitas était là avec le type mignon avec lequel on l'avait photographié à Paris, ainsi que John McEnroe. Quand la soirée a commencé à devenir bien, John Reinhold m'a tiré dans un coin, il est devenu sérieux. Il était dingo, disait que j'étais son meilleur ami, que quand j'appelle il devient fou. Je ne sais pas ce qu'il voulait dire, il est seulement dingo.
Catherine Oxenberg était là avec un tas de filles qui ressemblaient à des hôtesses de l'air, quand les filles sont soûles elles deviennent impossibles. Une limo m'attendait, Catherine et quelques-unes des hôtesses sont montées, nous avons déposé Catherine, j'ai donné un pourboire au chauffeur ($ 40), il a raccompagné tout le monde. J'ai manqué la soirée de Fred Mueller, la soirée de Eleanor Ward, la soirée de Keller Donovan, et la soirée de Rolling Stone.

Mercredi 19 décembre 1979.

L'équipe du « 20/20 » de ABC venait au bureau pour filmer. J'ai travaillé jusqu'à 7h30. Ensuite à la maison, ravalement de façade. Bob a appelé pour dire qu'il était épuisé mais qu'il voulait aller au dîner d'Alice Mason, il estpassé me prendre et nous avons marché jusqu'à la 72e Rue et Lexington. J'étais à côté de Norris Church Mailer. Je lui ai dit que nous souhaitions toujours l'avoir dans Interview, elle a répondu qu'elle avait grossi, qu'elle préférait manger plutôt que rester mince pour poser. Puis, taxi pour El Morocco, Norris, Norman, Bob et moi (taxi $ 5). Une soirée pour les fiançailles de Margaux Hemingway. Je suis tombé sur Jamie Blandford, je me suis disputé avec lui, je ne sais pas pourquoi, ça m'arrive tout le temps, j'espère (rires) que je ne l'ai pas vexé. Mimi Trujillo était là. Elle a été mariée au fils du dictateur, elle est styliste. Victor voit ses trucs puis les décrit à Halston — elle fait le même genre de produits que Halston, mais elle les fait la première.
Millie et Bill Kaiserman étaient là. Je leur ai présenté Norris, mais je crois de manière étrange, il me semble que j'ai dit : « Voici Norris Church, elle veut des vêtements gratuits. » Ils devraient vraiment avoir des gens beaux, portant leurs vêtements gratuitement. Il y avait un tas de jeunes gens drôles, El Morocco fait un retour.

Mardi 18 décembre 1979.

J'avais une limo pour la journée. Passé prendre Paulette pour aller au défilé de Halston. Elle était sidérante dans un manteau de fourrure blanc. Chez Halston, j'étais assis à côté de Martha Graham qui avait vraiment l'air vieille pour la première fois. J'imagine que peut-être, c'est qu'elle est toujours maquillée et pas là. Le Daily News a pris des tas de photos de moi avec Liza. Je lui ai dit que je ne savais pas quoi lui dire à propos de sa fausse couche, elle m'a dit qu'elle était OK.
Déjeuner au bureau pour un photographe, un ami d'Alexander Guest qui allait prendre des photos de Bob puis de moi, pour Penthouse. Une fille nous a maquillés, Bob et moi, avec les yeux au beurre noir et les lèvres éclatées. ça m'avait l'air bien, réel. Ensuite ils nous ont emmenés Avenue C et 4` Rue, dans une école. Tout le quartier avait l'air d'avoir été bombardé. L'école a laissé sortir dix gamins (rires) pour jouer le rôle de mômes qui nous auraient attaqués. Il faisait franchement froid. Un gamin m'a crié : « Ne va pas à trop de parties.» Ils ont dit qu'ils avaient été autorisés à sortir de leur cours de dactylographie. Je ne sais pas exactement quelle sorte d'école c'est — ils avaient aussi des cours de karaté. Les gamins étaient mignons. Nous avons posé avec de vrais graffitis. Je n'arrivais pas à croire qu'une école laisse les enfants sortir pour poser avec des chattes dans Penthouse. Ensuite, j'ai découvert qu'ils n'étaient même pas payés ! J'ai dit au responsable qu'il était horrible de ne pas les payer, il est devenu franchement bizarre mais il a pris leurs noms. Ensuite, nous sommes rentrés au bureau.

Mardi 4 décembre 1979.

Franchement fatigué après huit jours de voyage avec Bob et Fred promouvoir Exposures. La tournée a commencé, très chic, à Washington (quand je me suis assis dans la loge du président Carter au Kennedy Center, mais ça s'est terminé dans le caniveau à Hollywood Boulevard à la librairie B. Dalton's, l'ancien Pickwick Books. Pendant que je dédicaçais, une femme avec une blessure de couteau dans l'estomac est entrée en criant : « Ce n'est pas Andy Warhol ! J'ai couché avec Andy Warhol, il mesure 3 mètres, il ne passe pas par les portes et il ne serait pas dans cette librairie parce qu'il est paranoïaque ! » (rires). Citation exacte ! Chez Neiman-Marcus à Dallas, où ils avaient organisé une superbe réception pour nous, tous les gamins disaient que le livre était « sympa » et « cool ». Tous les Texans sont tellement bien élevés et si pleins de considération. Ils disent des trucs comme : « C'est si gentil de votre part de faire tout ce chemin pour venir jusqu'à nous. » J'aimerais parler comme ça. Je ne mémorise pas ces superbes expressions. Oh ! j'oubliais, un grand type sympa, à Dallas, a même insisté pour nous emmener en boîte. « Je vais vous dire un truc, les gars, vous aurez besoin de protection, l'ambiance est particulièrement gay ! Bien sûr., j'imagine que vous êtes habitués, venant de New York. » Nous avons bien ri, nous l'avons regardé pour être sûrs qu'il ne plaisantait pas, mais ce n'était pas le cas.